Origine et histoire
L'église Saint-Thomas du Diamant est une église catholique située au Diamant, en Martinique, au centre du bourg et parallèle à la mer. Orientée, elle figure au cadastre communal (section L, parcelle n°97) et occupe une contenance de 7 ares 85 centiares.
Le Diamant formait initialement une paroisse commune avec Les Anses-d’Arlet, desservie irrégulièrement par des missionnaires. En 1684 la paroisse du Diamant devint distincte et fut confiée aux capucins, qui firent édifier un premier sanctuaire maçonné. Les habitants se cotisèrent et, avec l'aide du roi, réalisèrent les grosses réparations de l'église et du presbytère. À cette époque l'église était un bâtiment rectangulaire avec une sacristie en cul-de-lampe, une nef dépourvue de chapelles et de clocher ; les cloches étaient suspendues à l'extérieur sur des poteaux. En 1700, 1 800 carreaux furent importés de Provence pour le carrelage de l'édifice.
L'édifice fut entièrement détruit par l'ouragan de 1766, reconstruit en 1778 et pourvu d'un clocher. Il fut de nouveau détruit par un cyclone en 1817, puis sa reconstruction fut retardée par des difficultés financières et des controverses entre les habitants et le préfet apostolique sur l'emplacement du nouveau lieu de culte. Les travaux furent finalement financés par l'augmentation d'un impôt proportionnel au nombre d'esclaves possédés, et la nouvelle église d'inspiration baroque, à une seule nef, fut dédiée le 26 décembre 1829. En 1860 les paroissiens se cotisèrent pour agrandir l'édifice : des allées latérales furent ajoutées et les murs extérieurs refaits, puis la façade et le clocher furent rénovés en 1871. La charpente et le clocher furent entièrement refaits par les compagnons du devoir en 1983. L'édifice est protégé au titre des monuments historiques par un arrêté d'inscription du 28 décembre 1979.
De plan basilical, l'église présente une nef centrale terminée par un chœur hémicirculaire, agrandie par deux collatéraux, et une sacristie adossée au chevet. La façade principale, d'inspiration baroque, est un seul niveau rythmé par quatre pilastres d'ordre toscan ; le portail central est encadré de niches à statues et surmonté d'un fronton triangulaire percé d'un petit oculus. Juste derrière ce fronton s'élève un clocher en bois ; les façades des collatéraux, en léger retrait, reprennent l'élévation de la façade principale mais présentent des frontons à volutes caractéristiques du baroque.
L'intérieur conserve une charpente apparente en carène de bateau renversée, entièrement refaite en 1983 après avoir été découpée en métropole puis transportée et remontée sur place. L'autel primitif en bois, dédié à la Vierge et devenu vétuste, a été remplacé par un autel en marbre "à la romaine" fabriqué au Puy en Haute-Loire en 1770. Le bassin monolithique, daté de la fin du XVIIe siècle et retrouvé par le père David, correspondrait aux fonts baptismaux originels contemporains du premier sanctuaire maçonné. Des vues de la façade, du chevet, de la nef et de la tribune témoignent de l'évolution architecturale de l'édifice.