Origine et histoire de l'Église abbatiale Saint-Pierre-et-Saint-Caprais
L'abbaye bénédictine de Mozac, dédiée à saint Pierre et saint Caprais, est une fondation royale située à Mozac, près de Riom dans le Puy‑de‑Dôme. Elle voit le jour à la fin du VIIe siècle grâce à Calmin et à son épouse Namadie et reçoit d'importantes dotations, notamment de Pépin le Bref. Régie par la règle de saint Benoît, elle est rattachée à l'ordre de Cluny en 1095 et porte le titre d'abbaye royale. En 1165 le pape Alexandre III la place sous la protection spéciale du Saint‑Siège, et Louis VII lui accorde de nouveaux privilèges en 1169. L'abbaye connaît une grande prospérité et un vaste réseau de dépendances, puis, à partir du règne de François Ier, elle tombe en commende et amorce un déclin. Pendant la Révolution les moines quittent la communauté ; l'abbatiale devient église paroissiale en 1790 et une partie des bâtiments est vendue ou partagée entre la commune et des propriétaires privés. L'ensemble est classé monument historique et figure parmi les sites clunisiens reconnus par le Grand itinéraire culturel européen. De l'église primitive, fondée vers 700, subsistent la crypte préromane et les étages inférieurs du clocher‑porche ; l'abbatiale romane du XIIe siècle a été remaniée au XVe siècle après de violents tremblements de terre. Ces reconstructions ont introduit des éléments gothiques et réemployé des sculptures romanes, tandis que la nef a conservé de nombreux chapiteaux remarquables. L'abbaye doit sa renommée à la qualité de ses chapiteaux romans, à la crypte découverte en 1849 et à la conservation de reliquaires importants. La châsse de saint Calmin et de sainte Namadie, en émaux champlevés limousins, est présentée comme la plus grande de son type au Moyen Âge ; l'abbaye abrite aussi, depuis le VIIIe ou le IXe siècle, les reliques de saint Austremoine conservées dans une châsse en bois peint du XVIe siècle. Les bâtiments conventuels, largement remaniés aux XVIIIe et XIXe siècles, conservent toutefois des parties plus anciennes, dont trois portes dans la cour de l'ancien cloître (une gothique et deux Renaissance) et d'intéressants vestiges romans réemployés. Le sous‑sol immédiat livre de nombreuses sépultures monastiques et le domaine reste marqué par un réseau hydrographique qui a contribué à l'implantation et au fonctionnement du monastère. L'abbatiale présente aujourd'hui une diversité de matériaux — arkose, calcaires et pierre de Volvic — qui traduit la succession des chantiers et l'histoire complexe du lieu.