Origine et histoire
L'église Notre-Dame de Stonne, classée monument historique, se situe à la sortie ouest du village, le long de la D30 (rue du 15 mai 1940), et est entourée d'un cimetière. Une église antérieure, reconstruite en 1657 et édifiée en briques avec une nef charpentée flanquée de bas-côtés, avait été décrite comme comportant deux murs parallèles reposant sur des piles et cinq grandes arcades formant les travées ; le bas-côté nord avait disparu en 1817. Cet édifice ancien, fortement endommagé lors des combats de la bataille de Stonne en mai 1940, a été remplacé par une nouvelle construction élevée sur le même emplacement. Le permis de reconstruire a été délivré le 15 mars 1956 ; l'église actuelle, édifiée entre 1958 et 1960, a été inaugurée le 17 janvier 1960 et inscrite au titre des monuments historiques le 31 mars 2015. Le bâtiment reconstruit présente un plan rectangulaire simple : une nef unique sans bas-côtés et un chœur à fond plat inscrits dans le même rectangle. Les murs extérieurs, en béton et en moellons, forment un appareillage d'apparence rustique et la voûte est un plafond à caissons en béton armé blanchi, presque plat. À la façade occidentale s'appuie une haute tour-clocher de plan carré, où est installée une cloche, et un auvent protège la porte d'entrée. Le mur oriental, derrière l'autel, est couvert par une grande peinture murale de Maurice Calka réalisée en 1959 ; lumineuse, elle utilise essentiellement du blanc et du rouge avec des traits noirs et une décoration graphique tracée au crayon feutre. Cette fresque, illustrant le thème du « triomphe de la Vierge », déploie, de gauche à droite et de haut en bas, plusieurs scènes liées à la Vierge : l'Annonciation, la Visitation, la Nativité, la Présentation au Temple et, à l'extrémité droite, la Crucifixion. Avant la Crucifixion, la Vierge apparaît dans un disque rouge, portant l'Enfant sur son bras gauche et entourée de symboles des quatre éléments — l'air par le ciel, le feu par les étoiles, la terre par l'arbre et l'eau par le poisson. Les personnages sont représentés de face ou de profil, sauf la Nativité en vue plongeante, et les scènes encadrées en bandes peuvent évoquer des enluminures romanes ; l'œuvre témoigne d'une économie de moyens formant un graphisme géométrique proche d'un courant minimaliste et s'inscrit dans la création architecturale et artistique des églises françaises de la seconde moitié du XXe siècle. L'éclairage intérieur provient notamment de vitraux signés Robert Savary : une verrière latérale, figurant une colombe et des cloches, éclaire la fresque et peut évoquer Pâques ou la libération et la paix retrouvée, d'autres baies apportent la lumière par des verrières placées en hauteur sur le mur méridional sous le plafond et des baies verticales sur le mur septentrional. Un vitrail en hauteur illumine également les fonts baptismaux situés près de l'entrée.