Origine et histoire de l'Église basse
En 919, Lirac est donné à l’église Notre-Dame des Doms d’Avignon, et en 1118 une bulle du pape Gélase II range Lirac parmi les dépendances du monastère de Saint-André de Villeneuve-lès-Avignon. L’édifice présente une nef unique voûtée en plein cintre qui évoque les églises médiévales. Des chapelles latérales, formant transept, ont été ajoutées postérieurement et ont modifié cet aspect primitif. À l’ouest, une tribune a été bâtie et la fenêtre agrandie ; à l’est, la petite abside semi-circulaire a été remplacée en 1858 par un chœur pourvu d’un déambulatoire voûté d’ogives reposant sur des colonnes. Les chapiteaux composites et les culots ont été sculptés en 1897. La crypte paraît en réalité être une église primitive ; on y accède de plain-pied par le côté sud-est et une porte, située dans l’angle sud-ouest du bâtiment côté château, ouvre sur un escalier à moitié creusé dans le roc. Cette disposition laisse supposer qu’il s’agit de la chapelle castrale sur laquelle, au Moyen Âge, fut édifiée une église dédiée à Saint-Pierre. Le plan de la crypte montre une nef et une abside semi-circulaire voûtée en cul-de-four, percée d’une baie axiale. La porte ancienne présente un arc en retrait reposant sur des piédroits, une technique fréquente au XIe siècle et caractéristique de l’architecture pré-romane, ce qui permet d’en proposer la datation. L’édifice voûté est entièrement peint à la détrempe ; le décor, destiné à souligner l’architecture, était probablement continu. L’abside conserve un Christ bénissant tenant le livre, placé dans une riche mandorle et encadré par quatre personnages debout accompagnés de phylactères dont un seul est lisible : Grégoire ; un autre pourrait se lire Bénédictus. Deux figures sont très abîmées par la construction d’un mur au niveau de l’arc triomphal et par une porte percée dans ce mur pour mettre la nef en communication avec l’abside. Tous les visages ont été bûchés à l’exception de celui du Christ. Les peintures ont été endommagées au niveau de l’accès actuel et de la voûte, preuve qu’une communication directe fut établie depuis l’église, transformant alors l’espace primitif en crypte, avant que cet accès ne soit grossièrement rebouché.