Origine et histoire de l'Église cathédrale Saint-Vincent
La cathédrale Saint-Vincent de Mâcon, située en Saône-et-Loire, est la nouvelle église qui a remplacé au début du XIXe siècle la cathédrale primitive aujourd’hui appelée Vieux-Saint-Vincent ; elle demeure dédiée au diacre Vincent de Saragosse. Sa construction néo-classique, décidée après le Concordat de 1801 et financée par l’empereur Napoléon, a été conçue par Guy de Gisors sur l’emplacement d’un ancien temple romain et s’est déroulée de 1808 à 1818 pour un coût total de 600 000 francs. Nommée d’abord église Saint-Napoléon, elle porta ensuite le nom d’église Saint-Louis avant de reprendre celui de Saint-Vincent. Restaurée en 1892 pour 200 000 francs, elle reçoit en 1897 des décors intérieurs réalisés par l’architecte Authelain, qui complètent un intérieur jusque-là dépourvu de peintures, moulures et vitraux et dont les colonnes étaient restées en pierre nue. Le 4 mars 1869, la cathédrale a accueilli les obsèques d’Alphonse de Lamartine, auxquelles assistaient notamment Alexandre Dumas fils, Jules Sandeau, Émile Augier, Xavier de Montépin et Émile Ollivier.
L’édifice suit un plan basilical et présente les éléments caractéristiques du néo-classicisme : portique à colonnes, fronton triangulaire et disposition de l’abside. Au centre de l’abside se trouve Le Christ en croix, tableau de David entouré d’évocations du martyre de saint Vincent ; à gauche une Vierge au raisin, copie d’un tableau de Mignard, et à droite un Martyre de saint Barthélémy par Laurent de La Hyre. Au-dessus du chœur, cinq médaillons représentent les quatre évangélistes et, au centre, le Christ. Les fonts baptismaux sont en marbre vert sombre et de style Empire.
Le programme iconographique des vitraux, réalisé par l’atelier lyonnais de Jean-Baptiste Barrelon entre 1858 et 1878 et installé à partir des années 1860, rythme la nef. Sur le côté gauche figurent notamment le témoignage et la lapidation d’Étienne, des allégories de l’Église comme salut des peuples et du siège épiscopal comme défenseur de la cité, des scènes liées aux conciles (Concile de Jérusalem et Concile Vatican I), le baptême de Clovis ainsi que des représentations de saint Louis et de saint Vincent. Sur le côté droit se succèdent la Pentecôte, la conversion de Paul sur le chemin de Damas, la remise des clefs à saint Pierre et la première prédication à Jérusalem, des épisodes de la naissance, de la mort et de la résurrection du Christ, des thèmes eucharistiques (Emmaüs, l’Agneau immolé, le pélican) et un cycle de la Vierge comprenant la déclaration du dogme de l’Immaculée Conception (1854), une Pietà et un Couronnement.
Le grand orgue de tribune, de style romantique, a été réalisé en 1841 par Joseph et Claude-Ignace Callinet ; il compte quatre claviers, 42 registres et 2 065 tuyaux. Conserver un certain nombre de tuyaux historiques a valu à l’instrument une inscription partielle aux Monuments historiques en 1973. Initialement mécanique, l’orgue a reçu des transmissions pneumatiques en 1897 (Didier van Caster) puis un système de tirage électro-pneumatique en 1972 (Merklin & Kuhn). Le buffet était autrefois mieux avancé et mis en valeur ; l’instrument, qui n’a pas été relevé depuis sa restauration partielle de 1972, se trouve en mauvais état. Une étude préalable à la reconstruction réalisée en 2008 par le technicien-conseil Eric Brottier a estimé le montant de la reconstruction complète de l’instrument seul à 920 000 euros, hors réfection de la tribune ou de la voûte. Maurice Lenormand fut titulaire de l’orgue de 1906 à 1966, et l’association des Amis de l’Orgue de Mâcon et sa Région œuvre en faveur de sa reconstruction.
La tour droite de la façade abrite un carillon de neuf cloches, qui fait de Saint-Vincent la deuxième église du diocèse d’Autun la mieux pourvue en cloches.