Origine et histoire de l'Église
Située à Cheissoux (Haute‑Vienne), l'église de la Nativité de la Sainte‑Vierge et de Saint‑Antoine de Padoue remonte à des donations anciennes : Pierre de Cheyssou offrit vers 1100 le lieu et la chapelle de Cheissou à saint Gaucher, fondateur d'Aureil, qui les céda à Aton, prieur de Saint‑Léonard. L'édifice actuel semble dater du XIIIe siècle. De plan rectangulaire, il se compose d'une nef unique terminée par un chevet plat, avec une salle rectangulaire servant de sacristie. La façade occidentale présente un mur pignon percé d'un portail à triple arcade dont seule l'arcade centrale est ouverte ; ce portail, de type limousin, comporte deux voussures et une archivolte encadrant l'ouverture centrale, prolongée par une arcature aveugle en tiers‑point retombant sur des culots accolés aux contreforts d'angle. Le pignon du clocher, sommé d'une croix antéfixe, est percé de deux arcades en plein cintre. À l'intérieur, trois corbeaux, disposés de part et d'autre de l'entrée, portaient autrefois une tribune. Sur le mur sud, un lavabo à deux cuvettes en arc brisé est installé sous la fenêtre à gradins. Au chevet, des écailles dans le badigeon laissent apparaître des fragments de décor peint. Sur le parvis s'élève une croix du XVe siècle, classée au titre des monuments historiques le 5 décembre 1984 ; elle repose sur un socle quadrangulaire légèrement tronconique au centre d'un emmarchement. Le fût, également quadrangulaire, présente des arêtes chanfreinées décorées de crochets‑boules ; la croix est entièrement sculptée en bas‑relief. Sur une face, le Christ vêtu d'un court jupon, la tête inclinée vers la droite, est soutenu par deux personnages en robe longue, une accolade sculptée au‑dessus évoquant la période flamboyante ; sur l'autre face, la Vierge, elle aussi sous accolade, porte l'Enfant. Les branches horizontales se terminent par des prismes rectangulaires amortis en bâtière, dont trois faces portent, en fond de cuve sous un arc tréflé, la sculpture d'un personnage en robe longue.