Origine et histoire de l'Église de l'Annonciation
L'église Notre-Dame de l'Assomption, anciennement dite Notre-Dame del Fraisse, se situe à Caussade, dans le département de Tarn-et-Garonne. L'édifice actuel a été entièrement reconstruit au XIXe siècle, en conservant le clocher du XVe siècle bâti sur une tour du XIVe siècle ; la base de la tour est en pierre calcaire du Quercy et la flèche est réalisée en briques. Une première église est attestée à la fin du XIIIe et au début du XIVe siècle ; un bail de 1455 mentionne la charpente au-dessus du chœur et, en 1494, le notaire Arnaud Prunas fit un don pour la construction. À la fin de 1501 une travée fut décintrée ; une inscription latine porte la date de 1512 pour la partie supérieure en brique, et les travaux se poursuivirent jusqu'en 1530. Pendant les guerres de religion, le capitaine calviniste Symphorien de Durfort s'empara de Caussade le 8 septembre 1562, fit précipiter des ecclésiastiques du haut du clocher et l'église fut incendiée, tandis que le château au chevet fut également détruit. Après 1570 l'édifice fut démantelé pour réparer l'enceinte de la ville, à l'exception du clocher qui servit de tour de guet, et les habitants célébrèrent alors la messe dans la tour d'Arles. Caussade était devenue une place forte protestante, les doctrines de Jean Calvin y ayant été prêchées pour la première fois le 3 août 1561 par un diacre ; la place forte se rendit aux troupes de Louis XIII au cours de la campagne de 1621. Par arrêt d'octobre 1624, le parlement de Toulouse ordonna aux habitants de rétablir l'église Notre-Dame-de-l'Assomption avec les matériaux provenant de la démolition de l'enceinte ; le curé réunit les fonds, la première pierre fut posée le 16 mai 1633 et l'église fut achevée et bénie en 1637. La tour-clocher fit l'objet de plusieurs campagnes de restauration, la plus documentée étant celle menée par Eugène Viollet-le-Duc entre 1839 et 1847, au cours de laquelle il ajouta des créneaux à la base en pierre. Jugée trop petite pour la population catholique, l'église fit l'objet d'une reconstruction décidée en 1859 ; l'architecte Henry Bach fut choisi en 1873, mais la reconstruction fut exécutée à partir de 1878 selon les plans et sous la direction de Gabriel Bréfeil, élève de Bach, la maîtrise d'ouvrage étant assurée par le conseil de fabrique sous la direction du curé Victor Lagrange. L'édifice reconstruit est de style néo-gothique, inspiré du type des églises gothiques méridionales. L'intérieur présente une longueur de 56,30 m, une largeur de 20,60 m et le clocher s'élève à 53,40 m. Les vitraux ont été réalisés par l'atelier de Gustave Pierre Dagrant. Le clocher a été classé au titre des monuments historiques en 1840 et le reste de l'église a été inscrit par arrêté le 9 novembre 2015.
