Origine et histoire de l'Église de l'Annonciation
L'église de l'Assomption-de-Notre-Dame, dite aussi église Sainte-Marie, est une église romane située à Rieux-Minervois, dans l'Aude (Occitanie). Elle présente un plan centré, son centre étant occupé par une coupole surmontée d'une tour polygonale. L'édifice est mentionné pour la première fois en 1096/1097, lorsque l'archevêque de Narbonne Dalmace, qui supervisait sa construction, y meurt après l'avoir donnée au chapitre de Narbonne ; l'archevêque Arnaud de Lévézou confirme ce don en 1129. Des actes datés de 1165, 1181, 1185 et 1252 montrent que l'église fut érigée en prieuré, puis réunie à la mense capitulaire au milieu du XVe siècle, réunion confirmée en 1448 par Nicolas V. L'édifice possédait deux portes : la porte méridionale ouvrait sur le prieuré et la porte occidentale constituait l'entrée principale, cette dernière ayant été mutilée au XIVe siècle lors de l'adjonction d'un porche, lequel fut transformé en chapelle au début du XIXe siècle, entraînant le déplacement du portail. La seigneurie de Rieux, acquise par la famille La Jugie en 1372, est à l'origine de deux aménagements signalés par les sources : en 1397 Guillaume de La Jugie-Puydeval fit creuser une chapelle souterraine dédiée à sainte Madeleine sous la pile sud du sanctuaire, et en 1512 Tristan de La Jugie-Morèze fit construire une chapelle seigneuriale dédiée aux saints Germain, Joseph et Michel. Restaurée après 1840 par l'architecte départemental Champagne, l'opération suscita des protestations ; le rapport critique de Charles-Auguste Questel en 1844 et l'examen d'Eugène Viollet-le-Duc, dont le rapport daté du 31 décembre 1844 contient la formule très sévère « Il est très difficile de croire à cet acte de vandalisme lorsqu'on ne l'a pas vu », soulignèrent l'ampleur des modifications. Prosper Mérimée indique que le projet ministériel de rétablir l'église dans son plan ancien fut abandonné car il aurait exigé la démolition des chapelles ; Viollet-le-Duc conclut qu'une restauration complète exigerait la construction d'une nouvelle église, et le coût empêcha la réalisation d'un tel chantier. Afin d'accueillir davantage de fidèles, une tribune portée par des poteaux en fer fut établie au-dessus des bas-côtés, puis supprimée en 1968. Le clocher s'effondra à la suite d'un orage le 8 septembre 1918 et fut reconstruit selon un modèle simplifié. L'église figure sur la liste des monuments historiques depuis 1840 et ses abords sont inscrits au titre des sites naturels depuis 1943.
Sur le plan architectural, l'église appartient au groupe des rotondes à collatéral circulaire, comparable à des édifices tels que l'église du Saint-Sépulcre de Jérusalem, Saint-Vital de Ravenne, la chapelle palatine d'Aix-la-Chapelle, Saint-Bénigne de Dijon, l'église de Neuvy-Saint-Sépulchre ou l'abbatiale de Charroux. Elle est conçue selon un plan centré : une rotonde centrale heptagonale couverte d'une coupole à sept pans est entourée d'un déambulatoire à quatorze côtés ; la poussée de la coupole est contrebutée par une voûte en quart de cercle qui couvre le déambulatoire. Cette forme heptagonale, singulière, est présentée comme unique au monde, le chiffre sept étant mis en relation ici avec la sagesse divine et la Vierge Marie. Parmi les sculptures de l'église figure une mandorle représentant l'Assomption de la Vierge, attribuée au Maître de Cabestany, et l'intérieur conserve divers chapiteaux et motifs sculptés — chapiteau de l'Assomption attribué au maître de Cabestany, détails de ce chapiteau, un lion, des chapiteaux situés à droite de l'ancien portail et un chapiteau du portail sud orné d'oiseaux.