Origine et histoire de l'Église de l'Annonciation
L’église Notre‑Dame de l’Assomption, située à Valloire en Savoie, est classée au titre des monuments historiques depuis le 20 septembre 1945. Le village de Valloire est mentionné dès 1038, selon Samuel Guichenon et Joseph‑Antoine Besson ; la tradition attribue à une première église une dédicace à saint Pierre, sans preuve documentaire, et aucune source n’indique quand l’édifice est devenu paroissial. Au début du XVIIe siècle, l’église paraît devenue trop petite ; l’évêque de Saint‑Jean‑de‑Maurienne, Monseigneur Milliet (1609), puis son successeur Charles Bobba (1622), ordonnent son agrandissement et donnent finalement le choix de la reconstruire. Un projet se construit entre 1623 et 1640, et la tradition rapporte que chaque paroissien apportait une pierre à la messe et formait parfois une chaîne pour les déplacer ; les travaux débutent en 1660. Les travaux sont dirigés par le père Dupré pour la période 1639–1682, puis, à partir de 1679, par le révérend Bertrand Martin. L’édifice est conçu dans un style baroque et consacré le 22 juillet 1682 par l’évêque Hercule Berzet (Berzetti). Des campagnes de restauration ont concerné la façade, les autels et les tableaux au cours des années 2000 et en 2006. L’église présente une nef unique avec un transept bas en forme de croix latine, construite en pierre grise locale ; elle comporte huit autels latéraux et un chœur dont le maître‑autel s’organise autour d’un triptyque. La façade comporte un portail orné et une porte sculptée riche en détails. Le chœur, à fond plat, est voûté en cul‑de‑four polygonal. Le retable majeur, réalisé en 1673 par l’artiste François Rymellin et restauré en 1852, est en noyer et s’articule autour de six colonnes torses ; deux statues en bois polychrome d’environ deux mètres, saint Pierre à gauche et sainte Thècle à droite, flanquent le tabernacle. Sainte Thècle, sainte locale attribuée à la fin du Ve‑début du VIe siècle, est représentée portant deux doigts reliquaires de Jean‑Baptiste qu’elle aurait rapportés d’un pèlerinage en Terre Sainte. La nef est couverte d’un plan voûté d’arêtes avec doubleau séparatif et cartouche sommital. Les huit autels latéraux sont respectivement dédiés à saint Sébastien (le plus ancien), saint Antoine, le Rosaire, le Sacré‑Cœur, Notre‑Dame du Sacré‑Cœur associé à saint François de Sales — ce dernier étant surmonté d’un tableau de Dufour représentant le couronnement de la Vierge (1682) —, sainte Philomène, saint Joseph et la Vierge. Les armes de Monseigneur Hercule Berzetti, « coupé de sable et d’argent, au lion de l’un en l’autre », ont été peintes sur le plafond. L’ensemble du retable a été réalisé par François Rymellin, originaire de Durbach (Bade) et fils du sculpteur Louis Rymellin installé à Chambéry ; son nom a été découvert aux Archives départementales de la Savoie en mars 1989. Rymellin resta plus de onze ans à Valloire et son fils Charles‑François y reçut le baptême ; en 1678 il fit appel aux stucateurs Louis Gavy et Dominique Crotex et à leurs aides pour exécuter les différentes gypseries.