Origine et histoire
L’église de la Conversion-de-Saint-Paul, ancienne prieurale devenue paroissiale, se situe à Saint-Paul-en-Chablais, en Haute-Savoie. Mentionnée dès 1107, elle dépendait alors de l’abbaye de Savigny en Lyonnais selon une bulle papale ; d’autres documents signalent des liens avec l’ordre de Cluny, le monastère Saint-Victor de Genève et, en 1140, le prieuré de Lutry. Les premières mentions explicites d’un prieuré bénédictin et de moines datent du XIIIe siècle ; l’absence de charte empêche de préciser la fondation, mais un acte de 1210 nomme Pierre comme premier prieur connu et le situe dans l’entourage d’Isabelle de Bex (Elisabeth ou Belon), probablement apparentée à la famille de Faucigny. Aymon II de Faucigny apparaît comme avoué du prieuré dans la première moitié du XIIIe siècle. Une nouvelle église a été bâtie au XIIIe siècle : elle comportait une nef de trois travées, un chœur gothique à chevet plat et un clocher au-dessus du chœur ; la nef formait un vaisseau unique, probablement compartimenté par un jubé. Les tombeaux de la famille seigneuriale de Blonay se trouvaient dans l’église jusqu’au décès de son dernier représentant en Chablais, le baron Louis Joseph Ennemond, mentionné en 1878. Aux XVIIIe et XIXe siècles, l’édifice fut modifié : on ajouta des nefs latérales, le clocher fut reconstruit contre le chevet et la porte principale ainsi que les retables et chapelles latérales datent de la restauration sarde postérieure à 1816. En 1906, le clocher à bulbe fut détruit par un incendie causé par la foudre ; l’église a été restaurée en 1979 par Mantilleri. Un christ en bois, peut-être médiéval, retrouvé dans le clocher dans les années 1950 et placé dans le chœur, a été classé le 20 mai 1959. Au début du XXIe siècle, la reconstruction « à l’identique » du clocher à bulbe a été soutenue par la municipalité en 2008 ; une association créée en 2010 a lancé les travaux qui ont débuté en août 2012 et pris fin en novembre. Le projet, dont le coût s’est élevé à 210 000 euros, a été financé par des subventions à hauteur de 80 000 euros et par des legs et dons privés. Parmi les vestiges du site figurent des restes du prieuré dits « maison des Sœurs » ; en 2012 on a par ailleurs entrepris la construction de la charpente devant l’église et la mairie. En 2020, la fresque ornant la chapelle funéraire adossée à l’extérieur du mur nord du sanctuaire a été restaurée, tandis que la fresque intérieure, dégagée dans le parement intérieur du même mur, représente le Couronnement de la Vierge.
