Église de la Madone del Poggio de Saorge dans les Alpes-Maritimes

Patrimoine classé Patrimoine religieux Eglise Eglise romane

Église de la Madone del Poggio de Saorge

  • La Madonne
  • 06540 Saorge
Église de la Madone del Poggio de Saorge
Église de la Madone del Poggio de Saorge
Église de la Madone del Poggio de Saorge
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Église de la Madone del Poggio de Saorge
Église de la Madone del Poggio de Saorge
Crédit photo : MOSSOT - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Patrimoine classé

La chapelle : classement par arrêté du 15 novembre 1913

Origine et histoire de l'Église de la Madone del Poggio

L'église de la Madone del Poggio est une église catholique située à Saorge, en surplomb des gorges de Saorge, dans les Alpes-Maritimes. La première mention de l'édifice figure dans le cartulaire de l'abbaye de Lérins, daté du 4 janvier 1092. Saorge se trouvait sur un itinéraire reliant le littoral ligure aux Alpes et à la plaine padane, puis devint une étape sur la route du sel reliant Nice à Coni. Le texte de la donation désigne le lieu à la fois comme cappellam et ecclesiam, ce qui suggère que la chapelle Sainte-Marie pouvait être une absidiole de l'église paroissiale. L'état primitif de l'édifice, attribué à la fin du XIe siècle, se compose d'une nef centrale charpentée et d'une abside voûtée en cul-de-four précédée d'une travée droite. Après la donation, l'abbaye de Lérins fit ajouter deux collatéraux munis d'absidioles et réalisa la partie basse du clocher, liée à l'absidiole nord et limitée aux trois premiers niveaux, stylistiquement distincts des niveaux supérieurs. Un prieuré est attesté à Saorge au XIIe siècle. À la fin du XIIe siècle ou au début du XIIIe siècle, l'église fut voûtée ; les murs des collatéraux furent rehaussés et percés d'arcatures pour assurer la communication entre les nefs. La donation de 1092 mentionne un castrum et un burgus, correspondant à l'existence d'un château et d'un habitat dispersé. Un arbitrage sur les droits paroissiaux a lieu en 1215 entre l'abbaye de Lérins et la cure de Saorge, et la possession de l'abbaye est confirmée en 1260 par le pape Alexandre IV. Les donations accrurent les biens du prieuré, qui abritait en 1353 un prieur et deux moines. La mise en commende de l'abbaye en 1464 entraîna un relâchement de l'entretien : en 1468 le syndic de Saorge signale une mauvaise couverture, des infiltrations, un clocher menaçant ruine et une cloche brisée. Des peintures datées "(M)CCCCLXX.." encadrent la porte nord et appartiennent à la période 1470-1489 ; d'autres fresques, retrouvées dans l'abside et sur le mur nord, représentent des scènes de la vie de la Vierge et pourraient avoir été financées par des paroissiens, éventuellement après l'incendie de l'église paroissiale Saint-Sauveur en 1465. Une peinture de sainte Lucie, plus tardive, se trouve dans la première travée de la nef ; les peintures de la nef ont été classées en 1982 et, par comparaison stylistique et chronologique, ont été attribuées à Giovanni Baleison, évoquant celles de la chapelle Saint-Sébastien de Venanson. Le clocher est mentionné comme ruiné en 1468 ; une plaque apposée sur son côté nord porte la date de 1511, probablement liée à sa restauration et à son rehaussement. Un nouvel accord entre le curé de Saint-Antoine et le prieur est établi le 11 mai 1498 pour le partage des droits. Au XVIe siècle, les communications entre le vaisseau central et les collatéraux sont modifiées : les ouvertures passent de trois à deux par côté, agrandies sans toucher la première travée occidentale, les deux arcades s'appuyant sur un poteau cylindrique par l'intermédiaire d'un chapiteau, ce percement ayant endommagé les fresques de la nef centrale. Une visite apostolique du 22 février 1587 signale que l'église est en assez bon état et ne nécessite que de petites réparations ; un rapport du début du XVIIe siècle confirme ce bon état. C'est vraisemblablement au XVIe siècle que la porte et l'oculus de la façade occidentale sont ouverts, l'entrée antérieure se faisant par la porte du mur latéral nord. Les moines résident dans le prieuré jusqu'en 1652 ; en 1656 les biens sont affermés à Jean Thomas Pachiaudi avec l'obligation d'assurer le service divin, puis, en 1668, mis en emphytéose à Jean-François Daveo. Une sacristie est ajoutée contre le clocher au XVIIe siècle. L'église est fermée lors de l'arrivée des troupes françaises en 1794 et achetée en 1795 par la famille Daveo. L'évêque de Nice Jean-Baptiste Colonna d'Istria rend l'église au culte le 26 juin 1823 ; Saorge dépend de l'évêché de Nice depuis le concordat de 1801. Les peintures de la nef sont badigeonnées à la demande de l'évêque Galvano (1833-1855) puis redécouvertes en 1966 après débadigeonnage. La sacristie est transformée en poste de douane au XIXe siècle. Des travaux du service des Monuments historiques interviennent en 1909 pour le clocher et en 1938 pour les couvertures. L'église de la Madone del Poggio est classée au titre des Monuments historiques le 15 novembre 1913. Parmi les éléments remarquables figurent un ange de l'Annonciation peint à gauche de la porte nord, la Vierge de l'Annonciation peinte à droite de cette porte et une inscription sur la face nord du clocher.

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