Origine et histoire de l'Église de la Nativité-de-la-Sainte-Vierge
L'église de la Nativité-de-la-Vierge est située à Dugny-sur-Meuse (Meuse) et n'est plus utilisée depuis environ 120 ans. Sa datation est discutée : elle est parfois attribuée à la fin du XIe–début du XIIe siècle, d'autres sources la placent au deuxième quart du XIIe siècle. Le chœur a été voûté d'ogives au XIIIe siècle, puis remanié aux XIVe ou XVe siècles ; des réparations partielles du clocher et du bas-côté sud datent des XVIIIe et début du XIXe siècles. Aux XVe et XVIe siècles, l'édifice a été renforcé par un dispositif défensif comprenant un hourd et des fenêtres de tir sur la tour carrée. Pendant la Première Guerre mondiale, l'église a servi d'hôpital de campagne ; menacée de destruction, elle a été protégée par les services des monuments historiques et classée monument historique en 1904. Le cimetière qui l'entoure a été classé par arrêté du 12 décembre 1930, et, après sa protection, une seconde église a été édifiée dans le centre du village.
De style romano-rhénan, l'église présente un plan basilical à trois nefs séparées par des piliers carrés, chacune se terminant à l'est par une abside ; l'abside principale forme le chœur. Les dimensions intérieures sont de 25 mètres de longueur, 14 mètres de largeur et 5 mètres de hauteur sous nef. L'architecture romane du XIIe siècle se reconnaît dans la tour carrée surmontée d'un hourd, le clocher entièrement intégré à l'édifice et le rez-de-chaussée voûté d'arêtes qui ouvre sur la nef et les bas-côtés. Le premier étage comprend une tribune en charpente, accessible par un escalier de bois contre le mur ouest du bas-côté nord, et communique avec la nef par une large baie formée de trois arcades sous un arc de décharge. La ressemblance de cette baie avec celles du chœur oriental de la cathédrale de Verdun a conduit certains auteurs à suggérer une datation proche des travaux de l'architecte Garin, vers 1150.
La nef principale est séparée des bas-côtés par une série d'arcades retombant sur des piles carrées dont les bases sont enterrées. Une forte dénivellation intérieure s'explique par un incendie au XIVe siècle qui détruisit les toitures ; un nouveau dallage posé sur les décombres a surélevé l'ensemble d'environ 60 cm et une nouvelle charpente a été posée. Une vaste abside voûtée en cul-de-four, entièrement restaurée après la guerre, prolonge la partie droite du chœur. Le mur, entre deux baies à gauche, est percé d'une petite lucarne en forme de trèfle à quatre feuilles ; dans l'épaisseur du mur était logé un tabernacle visible de l'intérieur comme de l'extérieur. De nombreuses fresques, pour la plupart difficilement identifiables, ainsi qu'une croix de consécration sont encore visibles sur les murs.