Origine et histoire de l'Église de la Nativité-de-la-Sainte-Vierge
L'église de la Nativité-de-la-Sainte-Vierge se situe à Mézy-Moulins, dans le département de l'Aisne. Mézy est mentionné pour la première fois sous le nom Minzenium en 1155 dans le cartulaire de l'abbaye Saint-Pierre de Chézy. Peu d'éléments éclairent les origines de l'église ; une tradition locale la rapproche d'une maison de Templiers, hypothèse sans preuve selon l'abbé Lecomte. Pour Dany Sandron, la qualité architecturale inhabituelle de cette modeste paroissiale s'explique par la position du village à un passage de la Marne, au confluent du Surmelin et au croisement de routes importantes, avec un pont qui s'effondra en 1172 et des moulins installés sur la rivière. La terre de Mézy relevait des comtes de Champagne. La cure est évoquée sous l'épiscopat de Lisiard de Crépy (1108-1126) au sujet des dîmes et du droit de présentation du prieur de Coincy, prieuré dépendant de l'abbaye de Cluny. En 1883, l'évêque de Soissons Nivelon de Quierzy confirme des donations au prieuré de Coincy, dont un autel dans l'église (altare Misiaco). La présentation de la cure alternait entre le prieur de Coincy et l'abbesse de Jouarre, sans que l'origine de cette dernière dépendance soit connue. La dépendance de Mézy envers le prieuré de Coincy perdura jusqu'au XVIIe siècle ; l'abbé Pêcheur note en 1868 que le prieur commendataire de Coincy était alors décimateur à Mézy. L'édifice actuel date des XIIe et XVe siècles et n'a pas souffert des invasions de 1229-1230, ni semble-t-il de la Guerre de Cent Ans ou des guerres de religion. Le clocher s'effondra à la veille de Noël 1670, entraînant la chute de la voûte, l'effondrement des niveaux supérieurs de deux travées et la destruction du jubé en bois, information consignée lors de la visite des prieurs claustraux en 1677. Une inscription datée de 1685 marque la fin de la reconstruction du clocher, de deux piles orientales de la nef et de deux piles à l'entrée du chœur ; le triforium fut obturé dans deux travées de la nef et une du chœur et plusieurs arcs-boutants furent repris. Au début du XIXe siècle, l'église était dans un état de délabrement inquiétant ; malgré son classement en 1862, la restauration ne débuta qu'en 1904 et fut interrompue par la Première Guerre mondiale. À partir de 1919, les travaux furent menés par l'architecte Émile Brunet, puis par J. Tillet jusqu'en 1933 ; l'édifice n'aurait cependant pas subi de bombardement pendant le conflit. Le monument a été classé parmi les monuments historiques en 1862. L'église adopte un plan basilical sans transept, avec une nef de quatre travées flanquée de deux bas-côtés ; le chœur prolonge le vaisseau central par une travée droite et une abside à sept pans. Elle présente une élévation à trois étages inhabituelle pour une église de campagne, proche de celle de l'abbatiale Saint-Pierre d'Orbais : la nef offre de grandes arcades, un triforium et des fenêtres hautes, le chœur comportant quant à lui des fenêtres basses, un triforium et des fenêtres hautes. La façade est percée d'une rosace à douze rayons sous laquelle se poursuit le triforium. Les dimensions principales sont une longueur de 27 mètres, une largeur de 13 mètres et une hauteur sous voûte de 13,90 mètres. Le cimetière qui entoure l'église contient une croix de cimetière elle aussi classée monument historique.