Église de la Nativité-de-la-Vierge de Glénic dans la Creuse

Patrimoine classé Patrimoine religieux Eglise romane Eglise fortifiée

Église de la Nativité-de-la-Vierge de Glénic

  • Le Bourg
  • 23380 Glénic
Église de la Nativité-de-la-Vierge de Glénic
Église de la Nativité-de-la-Vierge de Glénic
Crédit photo : Phil23 - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

XIIe siècle, 4e quart XIVe siècle, 1er quart XVe siècle

Patrimoine classé

Eglise, y compris son décor peint (cad. AV 241) : classement par arrêté du 18 décembre 1989

Origine et histoire de l'Église de la Nativité-de-la-Vierge

L’église de la Nativité-de-la-Vierge se situe au nord‑ouest du village de Glénic (place de l’église), dans le département de la Creuse, en région Nouvelle‑Aquitaine. Elle relève d’un ancien prieuré dépendant de l’abbaye Saint‑Augustin de Limoges et a fait l’objet de remaniements successifs du XIe‑XIIe au XVe siècle. Le bâtiment primitif, limité au chœur et à deux travées, a été édifié à l’emplacement d’un ancien temple gallo‑romain et s’inscrit dans une longue séquence d’occupations. Des fouilles ont mis au jour une occupation antique dès le Haut‑Empire et la présence d’un mausolée, attestée par un linteau épitaphe portant le nom de PACATUS, ainsi que de nombreux blocs de granite réemployés. Une nécropole mérovingienne a ensuite été identifiée par des mobiliers et deux sarcophages, dont un coffre de briques daté du VIIe siècle, exposés sous vitre à droite en entrant ; un couvercle de sarcophage gravé d’une épée est présenté dans la chapelle sud. La partie romane, constituée du chœur et de deux travées, a été surélevée et fortifiée au XVe siècle pendant la guerre de Cent Ans en raison de la position stratégique de l’édifice au‑dessus de la vallée de la Creuse. À cette période la nef primitive fut allongée de deux travées voûtées en croisées d’ogives, deux chapelles latérales furent ajoutées et le chœur fut flanqué de tourelles et muni d’un chemin de ronde aujourd’hui disparu ; deux échauguettes aux angles nord‑ouest et sud‑ouest témoignent encore de ces aménagements militaires. L’église, sans clocher mais pourvue d’une cloche dans la charpente, se compose aujourd’hui d’une nef de quatre travées voûtées d’ogives et d’une abside pentagonale à cinq pans formant le chœur ; deux chapelles latérales se font face dans la seconde travée. Le portail sud présente un arc brisé à trois voussures ornées de boudins, réparties sur des colonnettes et reposant sur des chapiteaux à crochets ; une niche axiale abrite une statue. À l’intérieur, on remarque des chapiteaux sculptés et d’importants fragments de peintures murales médiévales, notamment sur le mur nord de la troisième travée avec des scènes telles que la Chute d’Adam et Ève et la représentation d’un ecclésiastique portant une croix de consécration. En 1973 a été découverte un ensemble exceptionnel de peintures du XVe siècle, et des travaux de fouilles et de restauration menés depuis 1995 ont permis de consolider l’édifice, de mettre en valeur ces décors, de restaurer le mobilier et les statues et de présenter au public les découvertes majeures. Les peintures murales de la Renaissance ont été classées, ainsi que divers objets protégés dans la base Palissy. Le prieuré de Glénic fut acquis par Raymond de Beinac, abbé de Saint‑Augustin à Limoges (décédé en 1182), puis uni à perpétuité à la mense conventuelle de l’abbaye en 1612, l’abbé prenant alors le titre de prieur de Glénic. L’édifice est classé au titre des monuments historiques par arrêté du 18 décembre 1989. Des concerts peuvent y être organisés et la commune a reçu en 2010 le Premier Prix national des Rubans du Patrimoine pour les travaux de restauration effectués.

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