Origine et histoire de l'Église de la Nativité-de-Saint-Jean-Baptiste
L'église de la Nativité-de-Saint-Jean-Baptiste, située à Saint-Jean-de-Buèges dans la vallée de la Buèges (Hérault, Occitanie), est attestée dès le XIe siècle et daterait vraisemblablement de la période comprise entre 1080 et 1102, moment où elle est rattachée au chapitre cathédral de Maguelonne. Elle figure sous le nom d'Ecclesia Sancti Johannis de Buia dans une bulle du pape Urbain II de 1095. De plan roman primitif, l'édifice se composait d'une nef de trois travées égales et d'une travée de chœur plus étroite, terminée par une abside semi-circulaire. Les parties romanes anciennes sont bâties en calcaire gris d'origine inconnue ; l'abside a fait l'objet d'une réfection importante en tuf jaune vacuolaire, signe d'une reprise après la destruction partielle du chœur, sans doute par les Protestants au XVIIe siècle ou lors de l'incursion des Camisards de Cavalier en 1703. Le même tuf a servi au décor latéral de la travée de fond de la nef, tandis que le mur proprement dit reste en pierre grise. Les élargissements des XVIIe et XVIIIe siècles — collatéraux, sacristie et deux clochers — ont modifié le volume originel de l'édifice. L'extérieur porte encore une litre et une bande maçonnée ornée d'armoiries. Classée au titre des monuments historiques depuis le 28 décembre 1984, l'église relève du groupe d'édifices des vallées de la Buège et de l'Hérault, sur le Causse de la Selle, où se conservent les formules du premier art roman. De taille moyenne et couverte de tuiles, l'église est élevée en pierre de taille assemblée en appareil irrégulier et percée de nombreux trous de boulin. Le chevet, de style roman lombard, est orné d'une frise à dents d'engrenage et de bandes lombardes composées d'arcatures reposant sur des modillons géométriques et des colonnes engagées semi‑cylindriques, dont les parties supérieures sont malheureusement détruites ; la maçonnerie y a été en grande partie remplacée par un blocage de mortier et de moellons. Un oculus circulaire perce le pignon qui surmonte le chevet. La travée de chœur, de même hauteur que le chevet, est rythmée par trois arcatures surmontées d'une frise de dents d'engrenage. La façade septentrionale, flanquée de chapelles tardives, présente une frise de vingt arcatures à modillons géométriques et quatre hauts pilastres saillants, tandis que la façade méridionale est masquée par un bâtiment accolé. La façade occidentale s'ouvre par une grande baie en plein cintre et est surmontée d'un clocher carré percé d'une baie sur chaque face ; son portail remarquable à triple ébrasement, colonnes et arc torique présente une voussure externe aux claveaux plus étroits à la base qu'au sommet, donnant à l'extrados un aspect légèrement brisé comparable à celui d'autres églises du secteur. L'église se trouve à une cinquantaine de kilomètres au nord‑ouest de Montpellier, dans une vallée qui abrite également les églises romanes de Notre-Dame de Pégairolles-de-Buèges et de Saint-André de Saint-André-de-Buèges.