Origine et histoire de l'Église de la Sainte-Trinité
L'église de la Sainte-Trinité à Autry-Issards (Allier) se situe à l'intersection de la D134 et du chemin de l'Ancienne-Cure. De style roman bourguignon, elle appartenait à un prieuré-cure dépendant du prieur bénédictin du Montet-aux-Moines, dans l'ancien diocèse de Bourges ; son vocable témoigne d'une implantation ancienne. Aux XIe siècle ont été élevées les parties basses de la nef en petit appareil, caractérisées à l'intérieur d'arcatures en plein cintre sur colonnettes et, à l'extérieur, de contreforts ; des chapiteaux historiés, aujourd'hui conservés, ornaient probablement le chœur. Au XIIe siècle, une campagne de travaux modernise l'édifice : on adopte une voûte en berceau brisé, le décor monumental se développe et un clocher de pierre est édifié ; la façade reçoit un portail plus riche et la nef se pare de pilastres cannelés et de chapiteaux corinthiens d'inspiration antique. Les anciens chapiteaux historiés sont relégués dans l'absidiole sud. Cet ensemble de travaux, mené par des équipes différentes, est contemporain des parties romanes des transepts de l'église prieurale de Souvigny et de la seconde campagne de construction de Saint-Marc de Souvigny (2e quart du XIIe siècle ?). La flèche est reprise au XIIIe siècle. En 1617, Jean Roux, curé, fait accoler à l'absidiole sud une chapelle rectangulaire dédiée à saint Jean pour soutenir le clocher ; une inscription datée du 16 mars 1617 y est conservée. En 1682 l'abside est démolie puis reconstruite plus en arrière afin d'agrandir le chœur, et en 1687 Jacques II de Dreuille restaure la chapelle dite de la Vierge dans l'absidiole sud, où des fenêtres sont percées. En 1868 l'absidiole nord-est est démolie et reconstruite (chapelle Saint-Joseph) et la voûte du chœur est refaite. La voûte ruinée de la nef est reconstruite en 1888, entraînant la suppression des peintures murales des XIIIe et XIVe siècles connues par une gravure (faux appareil, rosaces, rinceaux et feuillages) ainsi que la disparition de la polychromie romane du portail. De nombreuses réfections à l'identique sont effectuées au XXe siècle. À l'intérieur figurent des inscriptions latines : « penas reddo malis premia dono bonis », « cuncta deus feci homo factus cuncta refeci », ainsi que la signature du sculpteur « Natalis me fecit ». L'édifice est classé au titre des monuments historiques en 1927.