Origine et histoire de l'Église de la Trinité
L'église de la Trinité, située au bourg de Calan (Morbihan), présente un plan en croix latine. Son origine reste incertaine et a parfois été attribuée aux Templiers ; elle est mentionnée pour la première fois en 1387 dans les titres de la cathédrale de Vannes et a été classée au titre des monuments historiques le 25 novembre 1930. La nef et la croisée du transept semblent appartenir aux XIe–XIIe siècles, tandis que les bras du transept pourraient dater du XIIIe siècle ; l'édifice a connu d'importants remaniements aux XVe siècles. La croisée, d'inspiration romane, se distingue par la multiplication de colonnettes engagées, consoles et chapiteaux sculptés reposant sur des piles composées, et par de grands arcs à triple rouleau ; elle est couverte d'une charpente à solives. La nef à trois vaisseaux, couverte de charpente, s'ouvre sur ses bas-côtés par des arcades en plein cintre à simple rouleau, reposant sur une alternance de piliers carrés, colonnes et piles composées ; aucune baie haute n'éclaire aujourd'hui la nef. Le chevet plat du chœur, reconstruit au XVe siècle, s'ouvre sur les collatéraux par des arcatures brisées. Une sablière du chœur porte la date 1425, et la charpente ainsi que d'autres sablières sont également signalées en 1465. La tour carrée de la croisée, de type romane, est surmontée d'une flèche de charpente refaite au début du XIXe siècle ; le portail occidental a été reconstruit au XIXe siècle. Une galerie extérieure longe tout le mur sud de la nef, depuis la croisée jusqu'au pignon ouest ; son extrémité occidentale est compartimentée en ossuaire et elle est soutenue par des colonnes de pierre à chapiteaux reposant sur un muret qui s'ouvre, au centre, sur une porte sud en plein cintre. Les chapiteaux romans de la nef et de la croisée forment une série remarquable, ornés de motifs végétaux stylisés, d'entrelacs, de volutes et de formes géométriques privilégiant l'abstraction, dans la veine de la sculpture romane bretonne — on retrouve des affinités plastiques avec plusieurs églises du Pays Pourlet (Saint-Pierre de Ploërdut, Saint-Beheau de Priziac, Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Langonnet). Des fragments de peintures murales romanes mis au jour en 1986 représentent notamment l'Entrée du Christ à Jérusalem au sud, la Cène au nord et un vestige d'une représentation des Damnés sur le mur gouttereau sud. L'église conserve un mobilier riche comprenant une Vierge à l'Enfant du XVe siècle, un bénitier et un bas-relief de l'Annonciation du XVIe siècle, ainsi que retables, stalles, bannières et pièces d'orfèvrerie des XIXe et XVe siècles ; on note également la présence d'un blason du XVe siècle non identifié.