Eglise de Lialorès à Condom dans le Gers

Eglise de Lialorès

  • 32100 Condom
Eglise de Lialorès
Eglise de Lialorès
Eglise de Lialorès
Eglise de Lialorès
Eglise de Lialorès
Crédit photo : Antoine Garnier - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

XIIe siècle, XIVe siècle, XVIIe siècle, XVIIIe siècle

Patrimoine classé

Eglise de Lialorès (cad. M 144) : classement par arrêté du 2 décembre 1986

Origine et histoire

L'église de Lialorès, dite Saint-Antoine de Lialorès, se dresse dans le hameau éponyme du Gers, au nord de Condom, et occupe le quart nord-est de ce groupement. Selon la tradition, elle serait érigée sur le tombeau d'Antoine, ermite et martyr d'Agen ; l'existence historique de ce saint n'est pas établie, mais la légende le fait naître vers 470, devenir ermite en Lomagne, puis être décapité à Agen, sa tête ayant selon la tradition rebondi jusqu'à Lialorès où ses restes auraient été déposés et vénérés. Les bénédictins de Condom y fondèrent un couvent auquel l'église actuelle était rattachée. La construction originelle paraît en partie romane et remonterait probablement au XIIe siècle ; l'édifice a subi de nombreux remaniements ultérieurs. Le clocher-mur triangulaire et le portail gothique de la façade occidentale, ainsi qu'une tour d'escalier accolée au nord, semblent avoir été ajoutés au XIVe siècle ; la sacristie voûtée d'ogives est attribuée au XVe siècle. L'église a été endommagée pendant les guerres de Religion — un incendie détruisit une grande partie des voûtes en 1569 — puis restaurée aux XVIIe et XVIIIe siècles; une campagne menée par l'architecte Dubarry de la Salle en 1883-1885 a donné à l'édifice son aspect actuel. Classée monument historique, elle présente un volume important à trois nefs sans transept, avec une abside profonde en hémicycle flanquée de deux absidioles, selon un plan basilical comparable à celui de Nogaro ou de Montaut‑les‑Crénaux. Les élévations témoignent d'un moyen appareil régulier en pierre de taille, tandis que certaines parties ont été reprises en briques tubulaires recouvertes d'un enduit imitant les joints de la pierre. La nef et les collatéraux sont divisés en quatre travées par des piliers carrés; les deux travées centrales de la nef principale apparaissent confondues, ce qui donne l'impression d'un élargissement proche d'un transept. La voûte en berceau brisé de la nef a été reconstituée en 1883 d'après des éléments subsistants ; avant cette restauration, l'église avait été couverte en charpente et lambris après la destruction de 1569. Les doubleaux retombent sur des colonnes adossées aux piliers, et les collatéraux s'ouvrent sur la nef par des arcs en plein cintre à double voussure. Une seule travée du collatéral sud, près de l'absidiole, conserve sa voûte d'arêtes d'origine; les autres voûtes ont été refaites sur ce modèle. Parmi les chapiteaux, quatre de la première travée sont d'origine et la plupart des autres ont été restaurés ; un chapiteau historié, situé dans la travée précédant le chœur, représente le Péché originel et le sacrifice d'Abraham. Le chœur s'ouvre par un arc triomphal en tiers-point à double voussure, suivi de deux travées voûtées en berceau puis de l'abside en cul-de-four; une arcature extradossée entourait autrefois le chœur, dont cinq arcades subsistent. Certaines hypothèses sur des transformations anciennes — notamment la disparition possible de piliers centraux ou la création d'une salle haute desservie par la tour d'escalier lors d'une surélévation — restent à vérifier par une visite intérieure détaillée. Quelques pièces de mobilier sont référencées dans la base Palissy.

Liens externes