Origine et histoire
L'église Saint-Julien d'Antioche, installée sur le site de l'ancienne Aquae Segetae, est mentionnée dans les chartes du Forez en 1096. Des fouilles partielles menées en 1990 ont mis au jour trois états successifs : une église avec porche d'époque mérovingienne, puis une nef unique avec porche et abside semi‑circulaire d'époque carolingienne, enfin un état roman comportant une nef unique, une abside munie d'absidioles et un haut clocher barlong. La base du clocher appartient au XIe siècle et la chambre des cloches est datée du XIIe siècle. Les arcades qui rythment les façades reposent sur des colonnettes couronnées de chapiteaux dont la sculpture, proche de celle de Saint‑Romain‑le‑Puy, présente entrelacs, marguerite, motifs végétaux ou animaliers et même un décor d'entrelacs taillé en cuvette, d'intérêt pour l'étude de l'art préroman. Le sol ancien du chœur roman se trouvait au moins un mètre en dessous du sol actuel, comme l'indique l'emplacement du linteau des portes. Aux XVIe siècle les absidioles disparaissent au profit d'une chapelle élevée au sud du chœur, et en 1562 l'édifice est si endommagé par les protestants que la restauration est abandonnée et que l'administration des sacrements est transférée à l'église voisine Saint‑Jean‑Baptiste. Des travaux importants ont été conduits au XIXe siècle sous la conduite d'Étienne Trabucco, architecte départemental, et de l'agent voyer Dulac ; la façade a été reconstruite en 1845 par André Croza, maître plâtrier à Montbrison. Les trois vaisseaux de la nef ont peut‑être été refaits sur un soubassement du XIIe siècle ; des ouvertures ont été percées par André Dupré et un nouveau voûtement en plein‑cintr e, daté de 1842, a remplacé une fausse voûte lambrissée. Le dallage de la nef et des bas‑côtés a été refait et le niveau du sol rehaussé d'environ un mètre ; la même période a vu l'élévation d'une coupole en brique au droit de la quatrième travée de la nef, là où le chœur avait été déplacé, l'ancien chœur étant transformé en sacristie et séparé par une cloison en brique et bois. La toiture a été refaite en 1943 par Joseph Alberty, plâtrier, et en 1964 la cloison de séparation devant le chœur a été supprimée pour réunifier l'espace intérieur. L'église est inscrite au titre des monuments historiques depuis le 29 décembre 1949.