Origine et histoire de l'Église de Remoray et du Presbytère
Le presbytère de Remoray, situé à Remoray-Boujeons dans le massif du Jura (Doubs, Bourgogne-Franche-Comté), est un ancien bâtiment rural transformé en presbytère au début du XIXe siècle. Cette ancienne ferme comtoise, voisine de l'église Sainte-Anne au centre du village, a été restaurée vers 1835 par l'architecte Pompée. L'édifice illustre les pratiques de construction qui, à la fin du XVIIIe et au XIXe siècle, ont structuré les villages du Haut-Doubs autour de bâtiments publics et religieux. Inscrit aux monuments historiques le 19 juillet 2001, le presbytère abrite depuis 2015 la « Maison du Patrimoine », un écomusée consacré à la vie et au patrimoine du Haut-Doubs. Entre 1999 et 2015, Bernard et Élisabeth Renaud ont restauré et aménagé le lieu pour présenter la vie rurale du XIXe siècle, les traditions locales et le rôle du curé de campagne, Salomon, qui exerçait aussi à l'occasion comme médecin, dentiste et vétérinaire. Le musée rassemble de nombreux meubles, objets et documents évoquant la vie quotidienne des quelque 300 habitants du village. Sur quatre niveaux, une dizaine de pièces meublées reconstituent un salon, une cuisine à l'ambiance de ferme comtoise du XIXe siècle, la chambre du curé, la chambre de bonne, une salle de catéchisme utilisée aussi pour des cours d'agronomie, d'élevage et de pharmacopée, ainsi que la « salle du papier peint » ; des salles d'exposition sont installées au grenier et au sous-sol. Côté jardin, le presbytère possède un jardin de curé — potager, jardin médicinal et jardin botanique — également inscrit aux monuments historiques. Dans une chambre d'angle à l'étage sud se conserve un papier peint panoramique rare du début du XIXe siècle, présenté dans un état exceptionnel. Ce décor biblique, représentant la vie de Joseph en une fresque de huit tableaux, a fait l'objet d'une inscription complémentaire aux monuments historiques le 21 mars 2002. Si l'on sait qu'il n'a pas été imprimé par la manufacture Jean Zuber et Cie, son attribution reste incertaine ; il a parfois été attribué sans preuve à la manufacture Dufour. La qualité de l'exécution témoigne d'un grand savoir-faire, et le choix du thème religieux semble lié à sa diffusion contemporaine par l'opéra Joseph d'Étienne-Nicolas Méhul. Le papier peint comporte d'importants mélanges anachroniques, faisant référence à la Bible, à la civilisation gréco-romaine, à la Révolution française, à la campagne d'Égypte de 1798-1801 menée par le général Bonaparte et à la franc-maçonnerie. Certaines sources évoquent par ailleurs un cadeau présumé d'un prince de la maison d'Arenberg au curé.