Origine et histoire de l'Église de Saint-Albain
L'église Saint-Albain se trouve sur la commune de Saint-Albain, en Haut-Mâconnais, dans le département de Saône-et-Loire, et dépend de la paroisse Notre-Dame-des-Coteaux-en-Mâconnais, dont le siège est à Lugny. Datant du milieu du XIIIe siècle, l'édifice illustre la transition entre les styles roman et gothique : il a été bâti d'un seul jet entre 1242 et 1245, et son architecte est, selon les recherches de l'historien Marcellin Babey, Hugues de Mirebel, chanoine de la cathédrale Saint-Vincent de Mâcon. Propriété paroissiale relevant du diocèse d'Autun et affectée à la paroisse au titre de la loi de 1905, l'église demeure un lieu de culte catholique.
Classée au titre des monuments historiques par arrêté du 18 septembre 1929, elle avait déjà été signalée en 1912 par l'Académie de Mâcon à la Commission des monuments historiques comme un monument ancien et intéressant méritant une protection. L'édifice, appartenant au chapitre Saint-Vincent de Mâcon, a remplacé une construction antérieure dont on ne connaît rien de précis, et il est conservé pour ainsi dire dans son état d'origine.
Construite en petit moellon assemblé en opus vittatum et couverte de lauzes, l'église présente un chevet formé d'une abside polygonale percée de nombreux trous de boulin et soutenue par de puissants contreforts, ainsi qu'une travée de chœur. La croisée du transept porte un clocher octogonal coiffé d'une toiture très surbaissée ; l'avant-dernier étage, totalement aveugle, est orné d'une frise d'arceaux géminés et trilobés, tandis que le dernier niveau est percé sur chaque face d'une baie géminée à arcs trilobés et colonnette, inscrite sous une archivolte en plein cintre, donnant à l'ensemble un léger accent gothisant. La façade occidentale s'ouvre sur un portail ogival surmonté d'une baie géminée à arcs trilobés et colonnette, le tout encadré par un puissant arc de décharge qui supporte l'extrémité d'une tour trapue de plan barlong.
Cette tour, totalement aveugle à l'exception d'un guichet vers l'est, sert de pigeonnier et contient intérieurement plus de 300 boulins-nichoirs répartis sur plusieurs niveaux. L'édifice, gothique dans son langage, témoigne de fortes références au premier art roman. Sa conservation remarquable inclut notamment ses 26 baies, caractéristique exceptionnelle et probablement unique dans la région. Des ressources documentaires et des études, dont deux travaux de M. Babey ainsi que des notices et bases comme Mérimée, Clochers de France et l'Observatoire du patrimoine religieux, fournissent des informations complémentaires sur l'histoire et l'architecture de cette église.