Origine et histoire
Dédiée à saint Avit, évêque de Clermont au VIIe siècle, l'église de Saint-Avit dépendait de la nomination du seigneur du lieu jusqu'en 1789. De l'édifice roman primitif ne subsiste que la nef, qui est postérieure aux collatéraux de Mozac réalisés après 1131. Un beau portail gothique à ébrasement, à triple ressaut et chapiteaux-gorgerin, a été percé au sud, peut-être aux XIIIe ou XIVe siècle. Le chœur est néo-roman. Une travée ouest, qui devait porter un clocher plus important, a été supprimée : on en voit la trace d'arrachement, le profil cintré de la voûte encore apparent et un mur de clocher auquel un beffroi a été ajouté de façon maladroite. Au nord, un collatéral voûté d'arêtes, construit au XIXe siècle pour doubler la nef, prolonge l'édifice ; une sacristie y a été greffée maladroitement contre le chevet. Au sud, une chapelle formant bras de transept a été ouverte au droit de l'avant-choeur dans un style vaguement néo-roman, avec une baie en plein cintre et un doubleau en berceau. La nef romane conserve quatre chapiteaux sculptés et polychromes, dont trois historiés appartenant à la mouvance des chapiteaux de Mozac ; ils sont plus frustes et plus naïfs que leurs modèles. Ces chapiteaux reprennent des thèmes auvergnats — anges évangélistes, victoires gravant leur bouclier, atlantes — motifs que l'on retrouve dans quelques églises majeures. Ce corpus a été étudié par Swiechowski dans son ouvrage sur la sculpture romane d'Auvergne et constitue un élément important de l'histoire architecturale de la région.