Origine et histoire de l'Église de Saint-Genis-du-Bois
L'église Saint-Jean de Saint-Genis-du-Bois se situe au cœur du village de Saint-Genis-du-Bois, dans le département de la Gironde. Son plan est simple : une nef rectangulaire se termine à l'est par une abside en hémicycle, plus étroite que la nef. Les murs gouttereaux de la nef sont construits en petits moellons partiellement rubéfiés, témoignant du remploi de pierres d'un bâtiment gallo-romain ; ces murs sont datés du XIe siècle. L'appareil de l'abside associe, à sa base, de petits moellons et, au-dessus, des pierres de taille, et il est renforcé par trois contreforts plats. L'édifice a une fondation romane attribuée au XIIe siècle. Le clocher, coiffé d'un fronton arrondi, et le porche abritant le portail datent de 1817. Le portail occidental s'ouvre par quatre archivoltes en plein cintre reposant sur des piédroits ; son décor roman comprend un cordon orné de pointes de diamant, des tores séparés par des gorges portant des boules, des dents de scie, des lobes appariés face à face et un tore encadré de plusieurs moulures. Ce décor, daté des années 1125-1150, est lié à l'arrivée des Templiers à Saint-Genis-du-Bois : le territoire et l'église furent donnés à l'ordre du Temple au XIIe siècle, puis, au début du XIVe siècle, la possession passa à l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem. La charpente de la nef est signalée comme datant de la seconde moitié du XVe siècle dans certaines sources, tandis que d'autres descriptions la datent du XVIIe siècle ; sa mise en place a contraint à abaisser les murs de la nef de près d'un mètre et les sculptures des fermes indiquent qu'elle devait être visible. Des peintures datées de 1522 ornent le mur de séparation entre la nef et le chœur ainsi que les murs de la nef : elles s'organisent en bandes verticales à décor géométrique rouge et représentent des croix, le soleil et un coq, avec la présence de croix de Malte. La voûte de l'abside porte un décor peint du XVIIIe siècle. Une litre funéraire court le long des murs de la nef et sur le mur de séparation ; à l'origine peinte en noir, elle conserve trois blasons des comtes de Foix-Candale, rappelant l'appartenance du territoire au comté de Benauges. L'église a fait l'objet de restaurations dans la seconde moitié du XIXe siècle. L'édifice est inscrit en totalité au titre des monuments historiques par arrêté du 21 décembre 1925.
