Fondation par Hymeretius Ve siècle (≈ 550)
L'église est fondée par le moine Hymeretius, qui quitte l'abbaye de la ville pour se rendre dans la vallée de la Valouse.
XIIe siècle
Construction de l'église
Construction de l'église XIIe siècle (≈ 1250)
Édification de l'église actuelle, desservant un prieuré dépendant du chapitre cathédral Saint-Vincent de Mâcon.
XVIIe siècle
Reconstruction partielle
Reconstruction partielle XVIIe siècle (≈ 1750)
Restauration et voûtement de la nef, du bas-côté nord et du croisillon sud, ajout de la tour-clocher et du porche voûté.
Aujourd'hui
Aujourd'hui
Aujourd'hui Aujourd'hui (≈ 2025)
Position de référence.
Patrimoine classé
Eglise : classement par arrêté du 22 octobre 1913
Personnages clés
Hymeretius
Moine venu de Condat, fondateur de l'ermitage à l'origine de l'église et vénéré comme saint.
Jean-Jacques Chifflet
Historien ayant recueilli la tradition sur saint Hymeretius au XVIIe siècle.
Origine et histoire de l'Église de Saint-Hymetière
L'église Sainte-Marie de Saint-Hymetière est un édifice monastique roman situé dans le sud-ouest du département du Jura, en Franche-Comté. Elle se trouve sur la commune de Saint-Hymetière, au sud de la Petite Montagne, sur une terrasse de dépôts glaciaires en bordure ouest du village. À un kilomètre à l'ouest s'ouvre la vallée de la Valouse, profonde de plus de 100 mètres ; la vallée a plus de 3 kilomètres de largeur et est dominée par des montagnes culminant entre 600 et 800 mètres. L'église est située à plus de 440 mètres d'altitude et se trouve à 3 km au sud d'Arinthod, 9 km au sud-est de Saint-Julien, 13 km au nord-ouest d'Oyonnax et 35 km au sud de Lons-le-Saunier.
Les origines du site sont mal connues mais une tradition recueillie au XVIIe siècle par l'historien Jean-Jacques Chifflet rapporte qu'un moine nommé Hymeretius, venu de Condat (l'actuelle Saint-Claude), quitta l'abbaye au Ve–VIe siècle pour s'installer dans la vallée de la Valouse et fonder un ermitage à l'emplacement de l'église. Autour de cet ermitage se seraient groupées des habitations formant le village de Saint-Hymetière ; Hymeretius y mourut et fut vénéré comme saint. Le tombeau attribué à saint Hymetière fut ouvert le 22 octobre 1653 sur ordre de l'archevêque de Besançon et les reliques furent placées dans une châsse près du maître-autel.
Des sondages archéologiques menés en 1986 et 2010 ont mis au jour une trentaine de sépultures autour de l'édifice, datées entre le VIe siècle et la fin du Moyen Âge. L'occupation du site semble débuter à la période romano-burgonde ; l'architecture imposante des premières sépultures laisse supposer l'existence d'un bâtiment religieux lié à la tombe attribuée à saint Hymetière. Une datation au radiocarbone réalisée sur des ossements confirme un enfouissement entre 544 et 646 apr. J.-C.
L'église actuelle a été édifiée au XIe siècle et desservait un prieuré dépendant du chapitre cathédral Saint-Vincent de Mâcon. Son architecture romane rapproche l'édifice des églises du Mâconnais et suggère l'intervention d'un maître d'œuvre bourguignon. Gravement endommagée par un sinistre au début du XVIIe siècle, elle a fait l'objet d'une reconstruction partielle vers 1634 : la nef, le bas-côté nord et le croisillon sud ont été restaurés et voûtés, le bas-côté sud a été voûté et l'absidiole nord, arasée au niveau du sol, remplacée par une sacristie. De cette campagne datent également la grosse tour-clocher posée sur le transept, la façade occidentale et le porche voûté.
Le maître d'œuvre du XVIIe siècle a choisi de conserver les éléments authentiques du XIe siècle récupérables et d'intégrer sa reconstruction pour harmoniser l'ensemble. Cette intervention a permis de sauver l'édifice et de préserver des volumes et une luminosité encore proches de ceux de la période romane. Parmi les ressources documentaires et iconographiques figurent des notices sur Mérimée et Clochers de France ainsi qu'une collection sur Wikimedia Commons ; des articles connexes évoquent l'abbaye Saint-Pierre de Gigny et la liste des monuments historiques du Jura.