Origine et histoire de l'Église de Saint-Robert de Saint-Robert
L'église Saint-Robert se situe en Corrèze, en Nouvelle-Aquitaine ; elle est l'ancienne église priorale de Saint-Robert, dépendant de l'abbaye de La Chaise-Dieu. Fondé vers la fin du XIe siècle, le prieuré est attribué aux seigneurs de Comborn et son temporel relevait de la protection des vicomtes de Limoges. La plus ancienne mention de l'église figure dans le cartulaire du prieuré d'Aureil, vers 1100. Le transept semble dater du XIe siècle, tandis que le reste de l'édifice a probablement été édifié entre 1120 et 1140. Au XIVe siècle, le prieuré est uni au Port-Dieu et la vie monastique disparaît à Saint-Robert. Les conflits, notamment la guerre de Cent Ans et les guerres de religion, entraînent la dégradation des bâtiments : le chevet est fortifié et la nef est réduite en ruine, sa destruction étant probablement survenue en 1586. Pour tenter de réparer l'édifice, des devis sont dressés au XVIIIe siècle et un procès se déroule avant 1789 contre les entrepreneurs chargés des travaux. Après 1791, l'église est utilisée comme magasin pour entreposer des billes de noyer destinées à la fabrication des bois de fusils de la manufacture d'armes de Tulle, tandis que ses murs sont consolidés. Lors du dégagement de la place en 1827, on met au jour les traces de la nef ainsi que les bases de colonnes et des chapiteaux. Un devis de restauration est établi en 1842 par l'architecte Geniez ; à la demande de Prosper Mérimée, l'église est classée Monument historique en 1843 (inscrite sur la liste de 1862). La commission des monuments historiques confie le projet à Paul Abadie, qui montre peu d'intérêt ; en 1885 l'architecte Anatole de Baudot est chargé du dossier et entreprend la restauration à partir de 1888. Les travaux sont poursuivis par Henri Chaine entre 1895 et 1902, puis il restaure le bras sud du transept à partir de 1906.
De l'église, il ne subsiste principalement que la partie orientale : la nef a disparu au cours des guerres de religion. Le transept, aux origines anciennes, est complété par un chevet du XIIe siècle ; le chœur est particulièrement développé et comprend un déambulatoire doté de trois chapelles rayonnantes, complété par deux absidioles orientées établies sur le transept. La largeur du mur extérieur du déambulatoire répond à celle de la nef charpentée, et le désir d'un chœur élevé explique son plan : le déambulatoire, peu large, est surmonté d'une tribune ouvert sur l'abside par cinq fenêtres. Le chœur mesure 14 mètres de longueur, ce qui laisse de longs murs entre les chapelles aménagés de larges fenêtres ; en vis-à-vis de chaque colonne du chœur, des colonnes en délit sont adossées au mur extérieur. Ce schéma, avec transept et chapelles rayonnantes, se retrouve dans plusieurs églises du Limousin, notamment au Dorat et à Beaulieu-sur-Dordogne. Pour soutenir la voûte du transept et le clocher de la croisée, des piles épaisses ont été ajoutées et la construction des absidioles a nécessité des renforcements. Environ soixante chapiteaux du décor primitif subsistent, dont cinquante et un restent en place ; leur rapprochement avec ceux de la collégiale du Dorat permet d'estimer une date de construction autour de 1130. Après l'effondrement de la nef, un mur a été édifié pour fermer la croisée en direction de l'ancien vaisseau.
Aujourd'hui, on peut observer les vestiges de l'église, le confortement de la croisée du transept réalisé après la démolition de la nef, le chœur et son plan, le déambulatoire avec ses colonnes en délit, ainsi que de nombreux chapiteaux du chœur.