Origine et histoire de l'Église de Saint-Thuriau
L'église Saint-Thuriau, située sur la commune de Saint-Thuriau dans le Morbihan, présente un plan en croix latine et un chevet plat. Elle résulte de campagnes de construction aux XVe et XVIe siècles, avec des interventions ultérieures aux XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles. L'accès à la nef se fait par un petit porche qui abrite une porte du XVe siècle ornée de moulures en retrait reposant sur colonnettes à chapiteaux. Le transept et le chœur datent du XVIe siècle ; le pignon du croisillon sud est pourvu d'une porte surmontée d'une accolade à fleuron, encadrée de pilastres et de sculptures animalières. Les fenêtres présentent des meneaux flamboyants, la fenêtre du chevet est en tiers-point à réseau flamboyant et la baie du croisillon nord est divisée en deux par un simple meneau. La charpente est lambrissée et ses sablières, particulièrement dans le transept, sont abondamment sculptées d'animaux et de personnages, vestiges des travaux du XVIe siècle. Le lambris de couvrement est peint par un peintre italien en 1779 et raconte la vie de saint Thuriau en dix-huit tableaux ; ces lambris historiés sont rares. Adossé à l'édifice se trouve un calvaire monumental en bois du XVIIIe siècle. Parmi les éléments conservés figurent des vitraux du XVIe siècle représentant la Sainte-Trinité, l'Annonciation et la Circoncision ; le vitrail de la Passion a été restauré en 1901 par l'atelier Fournier, maître-verrier à Tours. Les retables du XVIIIe siècle ont également été restaurés. Le cadran solaire extérieur porte la date de 1636. Les campagnes repérées comprennent, probablement pour la seconde moitié du XVe siècle, le bras nord du transept à fenêtre géminée et une fenêtre de la nef entre le porche et le croisillon sud ; la première moitié du XVIe siècle est attribuée au bras sud et au soubassement de la croix ; le porche sud est daté du XVIIe siècle, et le chœur a connu des travaux au XVIIIe siècle avec remaniements ultérieurs et les peintures datées de 1779. Au XIXe siècle, des travaux importants ont été réalisés : suppression d'un reliquaire encore signalé en 1814, achèvement des fonts baptismaux en 1829, destruction et reconstruction de la sacristie ainsi que travaux de maçonnerie et de boiseries dans le chœur entre 1834 et 1842, puis en 1878 la reprise de la partie occidentale de la nef et la reconstruction du clocher d'après les plans de l'architecte Jouanno à Pontivy, en remplacement d'un ouvrage précédent à dôme en charpente. La toiture a fait l'objet d'une réfection complète en 1955. L'église a été inscrite au titre des monuments historiques le 8 juin 1925 et le plafond peint a été classé le 18 novembre 1985.
