Origine et histoire
L'église Notre‑Dame de Saussay, située à Montfort‑le‑Gesnois (Sarthe), était une église paroissiale catholique jusqu'à la Révolution française. Saussay est une ancienne commune, absorbée en 1806 par Montfort‑le‑Rotrou, lui‑même intégré en 1985 à Montfort‑le‑Gesnois ; la paroisse de Saussay faisait partie des trois anciennes paroisses du secteur aux côtés de celle de Montfort‑le‑Rotrou (Sainte‑Croix, remplacée en 1856 par une église Notre‑Dame) et de Pont‑de‑Gennes (Saint‑Gilles). L'édifice se situe au cœur d'un petit hameau bordé d'un cimetière ; il reste une croix à l'ouest de la façade et l'accès se fait par le chemin de la Croix. Construite aux Xe–XIe siècles en petit appareil régulier, l'église présente de petites ouvertures en plein cintre ; de nouvelles fenêtres ont été percées aux XVIe et XVIIe siècles et le portail a été refait au XVIIIe siècle. Elle fut vendue comme bien national après la Révolution ; en 1836 Julien Rémy Pesche notait que l'assemblée du 15 août et l'office religieux n'avaient plus lieu. L'édifice a été mis hors d'eau dans les années 1970 et est propriété de l'association Les Amis de Saussay, qui veille à sa conservation. L'église, d'un plan simple et orienté, comprend une nef unique charpentée avec une voûte lambrissée du XVIIe siècle et un chœur romane couvert en berceau et en cul‑de‑four. Orientée à une quinzaine de degrés près, elle mesure environ 26 mètres sur 10 mètres en dimensions extérieures. Des sondages réalisés en 1961 ont mis au jour dans le chœur des peintures murales datées de la seconde moitié du XIIe siècle ; seuls quelques éléments restent visibles, dont deux tableaux d'un calendrier et une Nativité. Le mobilier conserve notamment une Vierge en plâtre du XVIIIe siècle et un tabernacle du XVIIe siècle. L'ensemble de l'église, y compris les peintures murales, est inscrit au titre des monuments historiques depuis le 13 novembre 1973. À l'extérieur, on remarque la façade et la croix du cimetière, le mur nord de la nef avec ses ouvertures et son appareil du premier roman, le mur sud avec opus spicatum et petit appareil, ainsi que le chevet accompagné d'un contrefort axé sur l'axe de l'édifice.