Origine et histoire de l'Église de Vaux-sous-Laon
L'église de Vaux-sous-Laon, dédiée à Jean le Baptiste, se situe dans le département de l'Aisne. Des tombes du VIIe siècle furent découvertes dans le cimetière entourant une première église du faubourg ancien de Laon. L'édifice actuel date de la fin du XIe ou du début du XIIe siècle. Au XVe siècle, il n'était pas entièrement achevé : le chœur et le transept sud étaient encore en bois. L'église fut partiellement détruite pendant la guerre de Cent Ans. Au XVIe siècle, les deux bras du transept étaient en pierre et couverts, mais des incendies lors des Guerres de religion endommagèrent à nouveau l'édifice. En 1793 elle fut désaffectée, transformée en écurie en 1794 et son clocher abattu en 1795. En 1869 le portail était en réfection, puis l'église subit d'importants dégâts lors de l'explosion de la poudrière la surplombant pendant la guerre de 1870. Des travaux de réparation entrepris au XIXe siècle ne s'achevèrent qu'en 1931. En 1940, les Allemands y détenaient plusieurs centaines de prisonniers et pillèrent le presbytère. L'ancienne école installée à l'emplacement du cimetière, fermé en 1854, sert aujourd'hui de résidence d'habitation. L'église a été inscrite à l'inventaire des Monuments historiques en 1920 ; deux chapiteaux et deux anges du XVIIe siècle y sont également classés.
Les nombreux événements ayant affecté l'édifice expliquent la rareté du mobilier antérieur au XIXe siècle. On y conserve néanmoins deux anges agenouillés du XVIIe siècle, vestiges de l'autel principal, un ensemble de stalles ornées de belles sculptures et un tableau représentant Jean-Baptiste enfant par Gabriel Girodon.
L'orgue de tribune, œuvre d'Aristide Cavaillé-Coll en 1885 (modèle de série), fut commandé par les sœurs de l'Hôtel-Dieu de Saint-Quentin et offert à l'église en 1908. L'instrument est en état moyen et nécessite un relevage. Sa console est retournée, avec deux claviers de 54 notes et un pédalier de 30 notes ; les transmissions sont mécaniques. La tuyauterie est en étain et étoffe, les basses en bois ; la disposition est diatonique. La soufflerie comprend un réservoir à plis parallèles dans le soubassement, un ventilateur à fleur de buffet et une soufflerie à main ; l'acoustique de l'église offre une réverbération d'environ une seconde. Parmi les jeux figurent Flûte harmonique 8, Bourdon 8, Prestant 4, Voix céleste 8, Flûte octaviante 4, Trompette 8 et Basson-hautbois 8 (registre noté "tacet") ; l'orgue dispose d'accouplements, de tirasses pour grand-orgue et récit, d'un trémolo pour le récit et d'un appel et renvoi d'anches.
La rosace du chevet représente au centre Jésus remettant les clefs de l'Église à Pierre ; des médaillons périphériques montrent, dans l'ordre trigonométrique, Pierre puis Jacques le Mineur, Simon, André, Barthélémy, Jean, Philippe, Thomas, Jude, Jacques le Majeur, Mathias et Matthieu. Un autre vitrail relate la mort du jésuite Alexis Clerc, catéchiste à Vaux-sous-Laon, arrêté avec l'archevêque de Paris et fusillé le 24 mai 1871 à la prison de la Roquette.
La photothèque illustre notamment la rosace du chœur, le monument aux morts, une miséricorde, l'ange classé, la nef et le chœur gothique, ainsi que les murs et arcades de la nef datés des XIe-XIIe siècles.