Église des Carmes-Déchaussés d'Arles dans les Bouches-du-Rhône

Patrimoine classé Patrimoine religieux Eglise de style classique

Église des Carmes-Déchaussés d'Arles

  • Boulevard Sixte-Quenin
  • 13200 Arles
Église des Carmes-Déchaussés dArles
Église des Carmes-Déchaussés dArles
Église des Carmes-Déchaussés dArles
Église des Carmes-Déchaussés dArles
Église des Carmes-Déchaussés dArles
Église des Carmes-Déchaussés dArles
Église des Carmes-Déchaussés dArles
Crédit photo : Mbzt - Sous licence Creative Commons
Propriété de l'Etat

Période

2e moitié XVIIe siècle

Patrimoine classé

Eglise, en totalité (cad. BD 37) : inscription par arrêté du 4 mars 1998

Origine et histoire de l'Église des Carmes-Déchaussés

L'église des Carmes Déchaussés, à Arles (Bouches‑du‑Rhône), constitue le seul vestige du couvent édifié par les Carmes déchaussés au XVIIe siècle. Les religieux s'établissent à Arles en 1647 et l'église est construite entre 1673 et 1678 ; la première pierre est posée le 26 septembre 1673 et l'édifice est béni à mi‑ouvrage le 19 avril 1676. La façade principale est orientée au nord ; certaines descriptions la situent face à la promenade des Lices, d'autres la rattachent au quartier de la Roquette. Vendue comme bien national à la Révolution, l'église était alors déjà en mauvais état et sa voûte est abattue en 1801. Le creusement du canal de navigation d'Arles à Port‑de‑Bouc et la construction du quai au milieu du XIXe siècle ont profondément transformé le secteur ; le cloître et la majeure partie des bâtiments conventuels ont été détruits et seule une moitié de l'église, dépourvue de toiture, subsiste. L'édifice conserve néanmoins des éléments sculptés du XVIIe siècle, notamment une frise de rinceaux et des motifs de têtes de profil. Inscrite au titre des monuments historiques le 4 mars 1998, l'église a été rachetée par la commune d'Arles en 2013 en vue d'une restauration envisagée dans le cadre des aménagements autour de la RN 113.

Implantée au 63 boulevard de Craponne, elle se trouve aujourd'hui confinée entre la route nationale 113, sa bretelle d'accès et le canal de Craponne, à proximité du Grand‑Rhône. Orientée selon un axe nord‑sud, la façade nord est le seul élément librement accessible et le principal intérêt architectural de l'ensemble ; les autres parties subsistantes, intégrées à des propriétés privées, ont été dénaturées pour servir de remises, d'ateliers ou d'habitations. La nef, composée de deux travées, s'ouvre à l'est sur deux chapelles latérales par de larges arcades ; elle a partiellement été recouverte d'une dalle en béton. Une frise sculptée court le long de la nef, présentant des rinceaux puissants peuplés de griffons affrontés, ainsi que des pilastres ornés de chapiteaux surmontés de profils humains. Le chœur a disparu, mais des départs de piliers témoignent de son existence passée, et à l'ouest se lisent les structures d'une chapelle latérale et d'une partie des bâtiments conventuels.

La façade monumentale, très dégradée, est de style classique : un avant‑corps central, de la largeur de la nef et divisé en trois travées, est encadré de deux ailes en retrait correspondant aux chapelles latérales ; des pilastres à ressauts partagent la composition en cinq compartiments. Le compartiment central est percé d'une porte en plein cintre dont le décor a été bûché pendant les déprédations révolutionnaires ; les autres compartiments abritent des niches aujourd'hui vides. Un entablement à frise dorique, mêlant métopes et triglyphes, couronne la façade ; au‑dessus, des pilastres plus courts soutenaient un couronnement disparu composé d'un fronton encadré d'ailerons, connu par un dessin de Pierre Véran vers 1800. La menuiserie originelle de l'imposte subsiste, tandis que les vantaux ont été perdus récemment. On relève enfin, sur le côté est de la façade, des graffitis anciens représentant des allèges, embarcations typiques de la navigation arlésienne.

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