Origine et histoire
L'église des Cordeliers se situe au 11 rue des Cordeliers à Lons-le-Saunier, dans le Jura. Le couvent franciscain, doté par la famille de Vienne, a été fondé vers 1250 et l'église édifiée dans le dernier quart du XIIIe siècle. Le caveau funéraire des Chalon date du XVe siècle. Un incendie en 1536 détruisit l'ensemble du couvent, à l'exception du chœur, et la nef fut reconstruite entre 1540 et 1593 ; les chapelles au nord sont attribuées au XVIe siècle. Un nouvel incendie en 1637 détruisit de nouveau la nef ; on y établit ensuite un nouveau voûtement en conservant les piliers intacts. La façade occidentale, portant la date 1731, relève d'une reconstruction de style classique marquée par un large avant-corps central superposant les ordres dorique et ionique, précédé d'un portail et d'une cour. Les bâtiments conventuels ont été réédifiés de 1737 à 1741, transformés vers 1828 pour l'installation du séminaire diocésain, puis modifiés à la fin du XIXe et au début du XXe siècle pour devenir des habitations privées ; une chapelle pour le séminaire, élevée entre 1869 et 1872, fut détruite en 1928. L'église a été érigée en paroisse en 1806. Le portail a été inscrit au titre des monuments historiques le 8 mai 1933 ; le reste de l'édifice a été inscrit le 12 mai 1999. L'absence de transept, le chœur développé, le clocher réduit, la série de chapelles latérales et la sobriété de l'architecture font de cet édifice un bon représentant des églises de Cordeliers, dont il reste peu d'exemples. Le portail a conservé son état d'origine et a échappé aux incendies successifs. L'intérieur conserve les stalles du chœur et un orgue Callinet provenant de l'abbaye Saint-Pierre de Gigny, transféré en 1842 par Joseph et Claude-Ignace Callinet ; cet instrument a été modifié par Aristide Cavaillé-Coll, qui lui ajouta un pédalier à l'allemande en 1863, puis par Charles Michel-Merklin. Entre 1982 et 1985, le buffet et la partie instrumentale ont été restaurés pour retrouver l'état de 1842 par les facteurs Mainponte et Pascal Quorin. La crypte, abritant les sépultures de la famille de Chalon, n'est pas accessible au public. Les travaux et les publications sur l'édifice comprennent notamment l'ouvrage de Jean Brelot (1963) et les articles de Jean-Christophe Tosi sur les orgues publiés en 1982.