Origine et histoire
La collégiale Notre-Dame des Andelys se dresse aux Andelys, dans l'Eure, au sein du diocèse d'Évreux, en Normandie. Elle fut construite en 1225 sur les vestiges d'un couvent de femmes fondé en 511 par sainte Clotilde et constitue la plus ancienne fondation monastique attestée en Haute-Normandie. L'église figure sur la liste des monuments historiques de 1840. Les travaux de construction et d'embellissement se sont poursuivis jusqu'à la fin du XVIIe siècle, et d'importantes restaurations ont été menées en 1860 par l'architecte diocésain Alphonse Durand. De vastes dimensions, la collégiale mesure 70 mètres de longueur, 24 mètres de largeur au transept et 21 mètres sous la voûte ; son chevet présente un plan carré. La façade ouest, datée du XIIIe siècle et partiellement restaurée au XIXe siècle, est encadrée par deux tours qui abritent les trois cloches de l'édifice. Le portail sud, de style gothique flamboyant, appartient aux XVe et XVIe siècles, tandis que le portail nord, élevé sous le règne d'Henri II, reflète le goût de la Renaissance. L'église possédait autrefois une tour centrale et une flèche qui furent détruites pendant la Seconde Guerre mondiale. Les vitraux, en grande partie l'œuvre de maîtres verriers du XVe siècle, comprennent des verrières datées de 1540 dans le bas-côté sud et de 1560 dans le haut de la nef ; Romain Buron a participé à leur réalisation. Arnoult de Nimègue, verrier flamand, est l'auteur des scènes représentant saint Sébastien, saint Jean-Baptiste, la Vierge et saint Jean l'évangéliste. La verrière consacrée à la vie de sainte Clotilde fut offerte par Alexandre La Vache, seigneur de Radeval, et par Marguerite Hallé d'Orgeville, son épouse, vers 1540-1550 ; Édouard Didron en signa la restauration et les compléments en 1866. D'autres verrières du XVIe siècle, dont une représentant la Crucifixion de saint Pierre, ont été restaurées par Édouard Didron et les ateliers Duhamel Marette, et Pierre Gaudin a participé à des restaurations en réalisant notamment deux œuvres pour la grande baie du chœur. Sous les verrières du côté nord court une frise sculptée qui illustre des scènes de la vie rurale. Le buffet d'orgue, en bois sculpté et daté de 1573, juxtapose scènes bibliques, motifs mythologiques et allégories des sciences de l'époque ; l'instrument actuel est dû au facteur Aristide Cavaillé-Coll. La collégiale conserve plusieurs toiles : trois peintures attribuées à Quentin Varin, proches de 1612, et une toile de Jacques Stella, Jésus enfant retrouvé au Temple par ses parents, provenant originellement d'une chapelle jésuite détruite. La chapelle du Sépulcre abrite un important groupe de la Mise au tombeau, provenant de la chartreuse de Bourbon-lèz-Gaillon et daté du XVIe siècle. Quelques pierres tombales des XIIIe et XVIIe siècles subsistent dans l'église ; y figure notamment la tombe de Richard de Saint-Laurent, doyen du chapitre d'Andely, objet d'un intérêt archivistique. Marie de Lampérière, épouse de Pierre Corneille, et Thomas Corneille y sont inhumés, sans que leur sépulture ait été retrouvée. Sainte Clotilde est particulièrement honorée dans l'édifice depuis que, en 1656, l'église a reçu en relique une côte de la sainte. Dans son journal de voyage, Nicolas Bertin évoque brièvement en 1718 les tombeaux des anciens seigneurs de Radeval situés près du maître-autel.