Origine et histoire de l'Église du Martyre-de-Saint-Jean-Baptiste
L'église du Martyre-de-Saint-Jean-Baptiste, située à Seyches (Lot-et-Garonne), a été reconstruite à la fin du XVIIe siècle sur un plan à trois nefs avec chœur à chevet plat. L'édifice précédent, situé hors les murs, fut ruiné au début des guerres de religion; la communauté paroissiale, alors nombreuse et en partie protestante, dut se replier dans une maison de la ville vers 1580 sur autorisation de l'évêque d'Agen Janus Frégose. Des réparations furent entreprises en 1666, mais sans résultat satisfaisant, et Marie de Majance, veuve de Jean de Mosnier, prit à son compte la reconstruction achevée en 1689 et consacrée par l'évêque Jules Mascaron le 9 avril 1690. En 1880, on voûta l'église en brique et plâtre sur croisées d'ogives reçues sur de gros culots, remplaçant ainsi les lambris peints d'origine, à l'exemple de la chapelle Saint-Benoît à Marmande. Les clés de voûte sculptées témoignent de cette phase de construction et de transformation. La suppression du plafond lambrissé a entraîné la disparition d'un important décor liturgique mentionné dans un document épiscopal du 20 août 1689; il subsiste toutefois un grand tableau représentant la Décollation de Saint-Jean-Baptiste, inscrit à l'Inventaire supplémentaire en 1975. L'église ne possède pas de clocher propre : une ancienne porte de la ville, située à proximité, a été aménagée pour remplir cette fonction. Dans les années 1930, une vaste campagne décorative a concerné aussi bien les vitraux des collatéraux, exécutés par l'atelier Thomas de Valence (Drôme), que la peinture murale; le peintre d'origine italienne Carlo Masutti réalisa en 1935-1936 la peinture du mur axial du chœur consacrée à la Décollation de Saint-Jean-Baptiste ainsi que des décors de draperies, de faux-marbres et de fausses pierres dans le chœur, la nef et les bas-côtés. L'église a été inscrite au titre des monuments historiques le 26 novembre 1998.