Église du Sacré-Coeur de Bonnecousse à Aussillon dans le Tarn

Patrimoine classé Patrimoine religieux Eglise moderne

Église du Sacré-Coeur de Bonnecousse

  • 23 Rue des Ecoles
  • 81200 Aussillon
Église du Sacré-Coeur de Bonnecousse
Église du Sacré-Coeur de Bonnecousse
Église du Sacré-Coeur de Bonnecousse
Crédit photo : Nina 76 - Sous licence Creative Commons
Propriété d'une association

Période

3e quart XXe siècle

Patrimoine classé

L'église en totalité (cad. AX 272) : inscription par arrêté du 30 avril 2001

Origine et histoire de l'Église du Sacré-C?ur de Bonnecousse

L'église du Sacré-Cœur de Bonnecousse, implantée au lieu-dit Bonnecousse à Aussillon, est un édifice rectangulaire pouvant accueillir jusqu'à 700 personnes. Ses murs sont en moellons de pierre locale enduits et son couvrement repose sur un grand cintre en bois, tandis qu'une voûte intérieure en bois est soutenue par des modules préfabriqués de quatre poteaux métalliques. À l'extérieur, la voûte est recouverte de plaques d'aluminium, ce qui marque le caractère moderne de l'architecture. Une bande vitrée continue au sommet des murs constitue l'unique source de lumière naturelle et donne l'impression d'un plafond en suspension ; l'architecte souhaitait que les arbres et le ciel visibles à travers forment un « vitrail mouvant ». L'entrée ouest s'ouvre sous un porche qui prolonge le couvrement et s'appuie sur les mêmes poteaux que l'intérieur ; la façade est seulement percée de grandes portes en cuivre doré. Le baptistère, conçu comme une excroissance du volume principal et situé au nord-est, est légèrement en contrebas et délimité par un mur en béton à alvéoles accueillant des vitraux en dalles de verre signés Henri Guérin. Le clocher, dissocié de l'édifice, s'élève au sommet d'un tertre ; le niveau des cloches repose sur un massif bloc de béton surmonté d'une haute aiguille coiffée d'un coq sculpté. Les bancs ont été dessinés par Joseph Belmont et réalisés par l'ébéniste Stella de Labruguière, et une tribune à l'entrée de la nef supporte l'orgue. Pour le chœur, Simone Prouvé a réalisé une tapisserie représentant la Création selon un carton de Philippe S. Hadengue ; elle a également tissé le vêtement de la Vierge à l'Enfant, œuvre en plomb de Monique David Belmont.

Plusieurs projets antérieurs ont précédé la construction actuelle : un premier dessin de 1929 portant le monogramme HLO, des plans d'ensemble non signés qui pourraient être attribués à un architecte paysagiste, ainsi que des plans du presbytère de 1934 attribués à Charles Veaute. Selon Edouard Cormouls-Houlès, une chapelle de secours inaugurée le 6 octobre 1930 par l'archevêque d'Albi devint plus tard la maison d'œuvre de la paroisse. Un projet lancé en 1946 n'alla pas au-delà des fondations ; les plans de ce projet ont été dressés par don Odilon Hitier et J. Bosser. Une société immobilière fondée dix ans plus tard, financée par souscription et par un emprunt de l'archevêché d'Albi, permit de relancer la construction. Le curé de la paroisse, l'abbé Raynal, fit appel au père Cocagnac de la revue L'Art sacré pour le choix de l'architecte ; celui-ci recommanda Joseph Belmont.

Conçue en 1958 et réalisée en 1959-1960, l'église fut édifiée par Joseph Belmont avec la collaboration des ingénieurs Jean Prouvé et Serge Ketoff ; Jean Prouvé a notamment joué un rôle de conseil pour les colonnes préfabriquées et Belmont a réutilisé les fondations du projet de 1946. La conception liturgique a été assurée par les pères dominicains de la revue L'Art sacré et les projets de Belmont furent publiés dans un numéro consacré aux églises économiques en 1958. L'édifice, qui associe tradition, élégance et recherche de techniques contemporaines, a reçu le label « Patrimoine du XXe siècle » et a été inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du 30 avril 2001.

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