Origine et histoire de l'Église du Vieux Saint-Sauveur
L'église du Vieux-Saint-Sauveur, également appelée église Saint-Sauveur-du-Marché et ancienne halle au beurre, se situe sur la place Saint-Sauveur, dans le centre ancien de Caen (Calvados), et fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le 29 juin 1951. Elle est sans doute fondée à la fin de l'époque carolingienne ; les parties les plus anciennes remontent à la fin du XIe siècle ou au début du XIIe siècle, notamment la tour. Le nom Saint-Sauveur-du-Marché est attesté dès 1130. L'édifice est remanié à plusieurs reprises aux XIVe et XVe siècles, et un nouveau chœur de style gothique flamboyant est édifié entre 1530 et 1546. En 1698, le cimetière qui entourait l'église est déplacé pour agrandir la place Saint-Sauveur, ce qui entraîne la construction de maisons s'appuyant sur l'édifice. Lors du réaménagement de la place dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, la façade du XVe siècle est démolie et un portail de style classique est érigé un peu plus à l'ouest. La superficie au sol de l'église est de 754 m². En 1780, le parlement de Rouen confirme l'ordre de transfert des cimetières urbains, et le cimetière de la paroisse est finalement déplacé vers le cimetière des Quatre-Nations en 1784-1785. La paroisse relevait du doyenné de Caen, dans le diocèse de Bayeux. À partir de février 1791 s'engagent des pourparlers visant à réorganiser les paroisses caennaises ; on prévoit alors de fermer l'église et de transférer son titre, son dernier curé étant Jacques Lentaigne. L'ordonnance royale du 12 juillet 1791 ferme l'église et son titre est cédé à Notre-Dame-de-Froide-Rue, qui prendra plus tard le nom de Saint-Sauveur de Caen. Au XIXe siècle, l'ancienne église, devenue le Vieux-Saint-Sauveur, est transformée en halle aux grains puis en halle au beurre. Le 9 août 1837, le conseil municipal décide d'abattre la flèche construite au XVIe siècle pour cause de vétusté, malgré les protestations des habitants. De 1886 à 1928, on y expose le squelette d'une baleine échouée en 1885 à Langrune-sur-Mer. L'édifice est très endommagé lors de la bataille de Caen en 1944 ; la destruction du Palais des facultés ouvre la vue sur son chevet et un jardin public est aménagé à cet emplacement. Depuis la fin des années 1980, de nombreuses restaurations ont été engagées, portant notamment sur les arcs-boutants, le chœur et, plus récemment, le croisillon du transept. Des fresques datant de la seconde moitié du XVIe siècle ont été mises au jour sur la voûte. La toiture romane était recouverte de lauzes de schiste, provenant peut-être de Caumont-l'Éventé, et des traces de cette couverture sont encore visibles dans le mur de la tour de croisée. L'architecture présente un bas-côté gothique, les vestiges d'un ancien portail gothique, des éléments de la Renaissance comme une clé de voûte et des fresques, ainsi qu'une partie Renaissance ; la façade principale a fait l'objet d'une restauration en 2013.
