Origine et histoire 
L’église Saint-Hilaire de Tillières‑sur‑Avre, située dans le département de l’Eure, a été construite en pierre au XIe siècle dans le style roman et remaniée au XIXe siècle. Selon la tradition évoquée, après le traité de Saint‑Clair‑sur‑Epte en 911, Rollon, devenu chrétien, fit restaurer des lieux de culte préalablement détruits ; une première église, probablement en bois, ne résista cependant pas aux intempéries et aux incendies. La reconstruction en pierre au XIe siècle, à l’époque de Guillaume le Conquérant, a donné naissance à l’édifice actuel. Tillières‑sur‑Avre, comme la voisine Verneuil‑sur‑Avre, dépendait du duché de Normandie sous Richard II, dit « Cœur de Lion », et se trouvait en marche frontière face au domaine royal capétien. Dans ce contexte de rivalités entre le duc de Normandie—également roi d’Angleterre selon le texte—et le roi de France, il est dit que la ville et son église furent consolidées en pierre pour résister aux attaques. L’église Saint‑Hilaire est classée au titre des monuments historiques par la liste de 1862. À l’extérieur, le pignon a été remanié à plusieurs reprises au cours des cinq derniers siècles ; des travaux d’encorbellement importants ont eu lieu au XVIe siècle, mais peu d’éléments subsistent après des rénovations du XIXe siècle jugées maladroites au regard des conceptions contemporaines de la restauration. À l’intérieur, l’édifice a l’apparence d’une église gothique, indice de remaniements attribués au XIIIe siècle sous les règnes de Philippe II Auguste, Louis VIII et Louis IX, période où la Normandie passe sous influence française selon le texte. Le vitrail présente une forte présence de jaune et de bleu ; d’après Michel Pastoureau, ces teintes étaient prisées au Moyen Âge. Le jaune dit « d’Évreux », innovation du XIIIe siècle obtenue par un procédé complexe à partir de graine de blé, renvoie à une région où la culture céréalière est importante, et fait du vitrail une sorte de miniature picturale de la cathédrale d’Évreux. Le retable, essentiellement de la Renaissance, représente la Vierge à l’Enfant et évoque l’influence de l’art italien ; il aurait été polychrome puis blanchimenté à la Renaissance, mesure comprise comme visant l’homogénéité décorative et s’inscrivant dans la recherche d’une esthétique médiévale telle que défendue par Eugène Viollet‑le‑Duc. La statue de la Vierge, réputée miraculeuse, aurait porté secours au seigneur normand Crespin dans la première moitié du XIIIe siècle. Pour approfondir, on peut consulter la monographie d’Alexandre Mouton, Histoire de Tillières‑sur‑Avre (1990), ainsi que les ressources en ligne et bases de données patrimoniales citées comme Mérimée, Clochers de France, GCatholic.org et l’Observatoire du patrimoine religieux.