Origine et histoire de l'Église fortifiée
L'église fortifiée d'Inières, ou Notre-Dame-de-la-Nativité, se trouve dans le hameau d'Inières sur la commune de Sainte-Radegonde (Aveyron, Occitanie). Elle est classée au titre des monuments historiques depuis le 4 janvier 1921. L'édifice repose sur une nef du XIIIe siècle et a été renforcé au XIVe siècle par l'élévation d'un donjon. Ce donjon, couronné de mâchicoulis, est flanqué sur la face ouest de deux tourelles en encorbellement. Un petit clocher a été placé au centre de l'église. Le donjon comprend plusieurs étages, chaque niveau comportant plusieurs chambres ouvrant sur un couloir central, et les murs conservent des traces de décoration peinte. Le village dépendait de la juridiction de l'évêque de Rodez et l'église fut anciennement un prieuré de Saint-Jacques, cédé successivement par l'évêque aux chanoines de la cathédrale de Rodez comme prébende attachée à leur canonicat. Un acte de 1442 autorise la fortification de l'église et la démolition des parties en ruine, en réservant à l'évêque et à ses officiers le droit d'entrer et de visiter le fort ; le recteur pouvait entrer à tout instant et disposait d'une clé. La chambre située au‑dessus du chœur, avec cheminée, fut édifiée par P. Cocural, chantre de la cathédrale de Rodez, et demeure à perpétuité à l'usage du prieur et des chapelains. Hélion de Jouffroy, chanoine et grand chantre de la cathédrale de Rodez et prieur d'Inières, fonda la chartreuse de Rodez et le couvent des Annonciades de Rodez. Le domaine de Caumels, proche d'Inières, appartenait à la chartreuse de Rodez. Les dispositions du refuge de l'église d'Inières s'inspirent de celles adoptées pour l'église fortifiée Sainte-Radegonde. Au sud du village, sur une nappe de galets déposés au Miocène, des traces d'une industrie acheuléenne sur quartz, datée d'environ 320 000 ans, ont été mises au jour : il s'agit essentiellement de choppers, les autres outils étant représentés par des encoches et des denticulés. Parmi les études consacrées au site figurent les travaux de Louis Causse et de Bernard de Gauléjac.