Eglise à Asté dans les Hautes-Pyrénées

Eglise

  • 65200 Asté
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Crédit photo : Bollystolly - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

XVIe siècle, XVIIIe siècle

Patrimoine classé

Eglise (cad. B 746) : inscription par arrêté du 16 février 1989

Origine et histoire

Cette église présente des caractéristiques archéologiques essentielles pour comprendre les édifices de la vallée de Campan et peut servir d'élément de référence. Sa façade et, en particulier, le portail d'entrée au sud, réalisé en appareillage de marbres rouges et verts de Campan (1775), retiennent l'attention. Elle est l'église paroissiale d'un village qui fut le foyer d'ateliers de menuisiers sculpteurs ayant décoré la plupart des églises haut-pyrénéennes du milieu du XVIIe siècle au début du XIXe siècle. Le mobilier actuel a été exécuté par Jean II Ferrère après l'incendie de 1754.

Notre-Dame de Médoux (aussi orthographiée Médou, Médous ou Meldoux) est une chapelle et un sanctuaire situés sur la paroisse d'Asté, le long de la route départementale D935, au site des Grottes de Médous, dans les Hautes-Pyrénées. Ce lieu a été un ancien centre de pèlerinage marial, lié à deux apparitions attribuées à la bergère Liloye en 1588, lors d'une épidémie de peste, sous un rocher d'où jaillissait une fontaine, à proximité d'un grand châtaignier ; la région avait aussi été frappée par la grêle et des inondations. Le nom Médoux a été rapproché de Mellis Dulcis, en allusion au miel du lieu, ou interprété comme évoquant la douceur de la Vierge ou le nom de Jésus.

Dès 1552 s'y organisèrent de grands pèlerinages et une procession annuelle le 2 août. Liloye, née en 1564, eut une fille prénommée Annette, puis se retira chez les Bernardines après ses apparitions. En 1616, les Capucins reçurent la charge de la chapelle de la part de la vicomtesse d'Asté, Suzanne de Gramont, qui fonda le couvent ; la chapelle restaurée fut consacrée par l'évêque de Tarbes en 1630. Une grande statue en marbre de Carrare, d'1,70 m et don de la famille Gramont, œuvre du sculpteur génois Tommaso Orsolino, remplaça la petite statuette en bois réputée miraculeuse. Le père Ambroise de Lombez vécut une quinzaine d'années au sanctuaire et y jouit d'une réputation de sainteté.

Pendant la Révolution, les deux derniers Capucins quittèrent le couvent en 1791 ; le bâtiment, vendu comme bien national, tomba peu à peu en ruines, figurées par des dessins de Nattes puis de Frossard au début du XIXe siècle. La grande statue, concédée un temps par le ministre de l'Intérieur Roland à Bagnères-de-Bigorre, fut finalement récupérée par les habitants d'Asté et placée au centre du retable réalisé par Jean II Ferrère. La chapelle possédait également une chape et des ornements offerts par Madame de Maintenon à la duchesse de Gramont ; le baldaquin, œuvre de Dominique Ferrère, fut récupéré par la commune d'Orignac. En 1948, le spéléologue Norbert Casteret découvrit des grottes dans le parc de l'ancien couvent.

L'écrivain Joris-Karl Huysmans relate deux légendes attachées au sanctuaire : la statue serait revenue d'elle-même dans l'église après avoir été emportée à Bagnères en 1562, et la Vierge aurait averti Liloye, en 1588, d'un châtiment si la population ne faisait pas pénitence, avertissement suivi d'une peste. Selon ces récits, la moquerie d'une habitante, Simone de Souville, fit d'elle la première victime et suscita le repentir général ; Liloye entra ensuite au couvent de Balbonne, près de Montserrat, en Espagne, après la destruction de nombreux monastères par les huguenots. Le sanctuaire, desservi longtemps par les Capucins, fut un pèlerinage célèbre des Pyrénées pour des guérisons et des miracles ; la Révolution entraîna sa fermeture et le transfert de la statue dans l'église de la commune.

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