Eglise à Monsteroux-Milieu dans l'Isère

Eglise

  • 38122 Monsteroux-Milieu
Propriété de la commune

Période

XIe siècle, XIIIe siècle

Patrimoine classé

Eglise y compris les peintures murales (cad. B 226) : classement par arrêté du 2 juin 1976

Origine et histoire

L'église Saint-Laurent de Monsteroux-Milieu (Isère) est un petit édifice roman du XIe siècle classé au titre des monuments historiques en 1976, de même que les fresques de son chœur. Elle se situe au cœur du hameau haut, le long de la route actuelle RD46. Construite en moellons et galets, la façade est percée d'une porte unique encadrée par deux colonnes et couverte d'un arc plein cintre, surmontée d'une baie en demi-lune probablement ajoutée au XVIIe siècle. L'intérieur se compose d'une nef unique rectangulaire ; le mur nord, éclairé par deux baies, comporte une piscine liturgique et une porte des morts donnant sur le cimetière paroissial, tandis que le mur sud s'ouvre sur deux fenêtres plus grandes et plus tardives. Le chœur en abside, décoré de fresques, est éclairé par une petite baie étroite. L'arc triomphal repose sur deux colonnes aux chapiteaux sculptés, porte des croix de consécration peintes et sert d'appui à un clocher‑peigne à deux baies.

Le principal intérêt de l'édifice réside dans le décor peint de l'abside, daté du XIIIe siècle. Sur le pan sud sont figurées des scènes de la vie de Laurent de Rome, encadrées par une triple arcature reposant sur des colonnes ; le saint occupe l'arcade centrale, tenant le gril de son martyre, tandis que des personnages plus petits animent les arcades latérales et que l'on reconnaît peut‑être, à gauche, l'empereur Dèce ordonnant l'exécution. Le motif du côté nord est plus difficile à interpréter ; le conservateur du patrimoine Alain de Montjoye propose d'y voir saint Jocond, évêque d'Aoste au VIe siècle, en s'appuyant sur une inscription lacunaire. Les peintures, réalisées dans une gamme de noir, ocre‑rouge, jaune et blanc, appartiennent au gothique de la fin du XIIIe siècle : le traitement des visages évoque les peintures du château de Cruet conservées au Musée savoisien et les drapés rappellent la grande salle du château de Theys.

La première mention de l'église apparaît en 1055 dans le cartulaire de Saint‑Pierre de Vienne, mais des fouilles permettent d'envisager une présence religieuse dès le Xe siècle ; elle aurait vraisemblablement été donnée à Saint‑Pierre sous l'épiscopat de l'archevêque Thibaut (vers 952‑1001). Initialement dédiée à la Vierge Marie, l'édifice actuel résulte principalement de campagnes de construction menées entre les XIe et XIIIe siècles. En 1838 la mairie entreprend des travaux importants sur le mur gouttereau sud et, dans une moindre mesure, sur la façade ouest ; la toiture, le plafond et l'enduit intérieur (ciment et chaux) sont également repris. Des peintures murales sont découvertes dans le chœur en 1972 ou 1973 lors de travaux conduits par le maire, le curé et l'Union des jeunes ; après un premier dégagement sommaire elles sont consolidées et restaurées par le service des Monuments historiques et datées de la fin du XIIIe ou du début du XIVe siècle. Les travaux engagés en 1973 se poursuivent jusqu'en 1986, et des vitraux réalisés par le maître‑verrier lyonnais Jean‑Jacques Fanjat sont posés en 2011. La bibliographie comporte notamment une étude de Paul Datry sur l'histoire de l'église et une notice d'Alain de Montjoye sur ses peintures, et des informations complémentaires figurent dans les bases Mérimée et Clochers de France ainsi que sur divers portails consacrés au patrimoine religieux et à l'architecture chrétienne.

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