Origine et histoire
L'église Saint-Martin, datée de la seconde moitié du XIIe siècle, se situe à Montseveroux (Isère) et est inscrite aux Monuments historiques depuis 1979. Elle contient une plaque commémorative classée au titre des objets depuis 1952 et un reliquaire inscrit au titre des objets depuis 1987. L'édifice occupe le centre du bourg, en retrait à l'est de la rue des cadrans solaires (RD 37A) et au nord du château, lui aussi protégé. Orientée à l'est, l'église est bâtie en moellons de molasse et en briques. Elle présente un plan à nef unique composé de trois travées vers l'ouest, d'un transept et d'une abside semi-circulaire. La nef est couverte par une charpente ; le transept supporte une coupole maçonnée portant le clocher et des voûtes en berceau, tandis que l'abside est coiffée d'un cul-de-four. L'ensemble est couvert d'un toit en lauzes et le chœur ainsi que le transept sont renforcés par des contreforts extérieurs. L'arc triomphal repose sur deux colonnes engagées en molasse rose, munies de chapiteaux ornés de feuillages. L'accès principal se fait par un portail occidental en plein cintre à deux rouleaux et impostes moulurées, surmonté d'un oculus ; des fenêtres trilobées éclairent l'abside et le transept. Un reliquaire de type reliquaire-monstrance est conservé dans l'église ; ses parties les plus anciennes datent du XVIIe siècle, mais il a été remanié au XIXe siècle. Le chœur et le transept sont ornés de peintures murales couvrant trois registres ; le décor le plus ancien visible est une litre funéraire du début du XVIIe siècle, dans le bras sud du transept. Le décor principal, daté du XVIIIe siècle, présente au registre intermédiaire des colonnes rouges à chapiteaux ioniques et des rinceaux de feuilles et de chardons encadrant une baie en plein cintre au sud et entourant une baie en trompe-l’œil au nord. Le registre inférieur, un faux-appareil, est postérieur au reste du décor, et le registre supérieur, au centre des voûtes du transept, montre des clefs de voûte en trompe-l’œil ornées de motifs floraux. Les parties hautes sont décorées d'un ciel étoilé dans le cul-de-four de l'abside et d'une nuée d'hirondelles dans la coupole du transept, dont le centre comporte une ouverture circulaire en trompe-l’œil. Des sondages ont révélé des décors antérieurs à la litre funéraire : un décor médiéval du XIVe siècle dans un sondage du transept sud et un enduit gris du XVIe siècle. Les parties les plus anciennes (chœur, transept et premières travées de la nef) sont attribuées au XIIe siècle, peut-être à sa seconde moitié. Une inscription commémorative, maçonnée depuis 1985 dans le mur sud du transept, rappelle la mort le 19 juin 1325 de Jean de Bourgoin ; cette inscription est classée au titre des objets depuis 1952. Une litre funéraire peinte pour la mort en 1620 de Jean Buffevent de Murinais, gentilhomme ordinaire de la Chambre du Roi, est conservée dans le transept sud. L'église a été agrandie vers l'ouest en 1852, agrandissement visible dans le mur extérieur et marqué par l'ouverture de trois baies en plein cintre dans chaque mur gouttereau, remplaçant d'anciennes baies médiévales plus petites encore repérables dans la maçonnerie. En 1978, des fouilles menées par deux membres de l'Organisation rurale culturelle inter-vallées dans le bras sud du transept ont mis au jour des ossements et des artefacts (céramiques, monnaies) des périodes antique et médiévale. En 1986, les peintures murales ont été dégagées et restaurées par un peintre-fresquiste qui a signé et inscrit l'année 1986 sur les enduits peints. Un diagnostic mené en 2021 par un atelier de conservation-restauration a mis en évidence des problèmes d'humidité, notamment liés à la restauration précédente.