Eglise Notre-Dame (oeuvre d'Auguste Perret) au Raincy en Seine-Saint-Denis

Patrimoine classé Patrimoine religieux Eglise moderne

Eglise Notre-Dame (oeuvre d'Auguste Perret)

  • 8 Allée de Verdun
  • 93340 Le Raincy
Église Notre-Dame du Raincy
Eglise Notre-Dame oeuvre dAuguste Perret
Eglise Notre-Dame oeuvre dAuguste Perret
Eglise Notre-Dame oeuvre dAuguste Perret
Eglise Notre-Dame oeuvre dAuguste Perret
Eglise Notre-Dame oeuvre dAuguste Perret
Eglise Notre-Dame oeuvre dAuguste Perret
Eglise Notre-Dame oeuvre dAuguste Perret
Eglise Notre-Dame oeuvre dAuguste Perret
Eglise Notre-Dame oeuvre dAuguste Perret
Eglise Notre-Dame oeuvre dAuguste Perret
Eglise Notre-Dame oeuvre dAuguste Perret
Eglise Notre-Dame oeuvre dAuguste Perret
Eglise Notre-Dame oeuvre dAuguste Perret
Eglise Notre-Dame oeuvre dAuguste Perret
Eglise Notre-Dame oeuvre dAuguste Perret
Eglise Notre-Dame oeuvre dAuguste Perret
Eglise Notre-Dame oeuvre dAuguste Perret
Eglise Notre-Dame oeuvre dAuguste Perret
Eglise Notre-Dame oeuvre dAuguste Perret
Eglise Notre-Dame oeuvre dAuguste Perret
Eglise Notre-Dame oeuvre dAuguste Perret
Eglise Notre-Dame oeuvre dAuguste Perret
Eglise Notre-Dame oeuvre dAuguste Perret
Eglise Notre-Dame oeuvre dAuguste Perret
Eglise Notre-Dame oeuvre dAuguste Perret
Eglise Notre-Dame oeuvre dAuguste Perret
Eglise Notre-Dame oeuvre dAuguste Perret
Eglise Notre-Dame oeuvre dAuguste Perret
Eglise Notre-Dame oeuvre dAuguste Perret
Eglise Notre-Dame oeuvre dAuguste Perret
Eglise Notre-Dame oeuvre dAuguste Perret
Eglise Notre-Dame oeuvre dAuguste Perret
Eglise Notre-Dame oeuvre dAuguste Perret
Eglise Notre-Dame oeuvre dAuguste Perret
Eglise Notre-Dame oeuvre dAuguste Perret
Eglise Notre-Dame oeuvre dAuguste Perret
Eglise Notre-Dame oeuvre dAuguste Perret
Eglise Notre-Dame oeuvre dAuguste Perret
Eglise Notre-Dame oeuvre dAuguste Perret
Eglise Notre-Dame oeuvre dAuguste Perret
Eglise Notre-Dame oeuvre dAuguste Perret
Eglise Notre-Dame oeuvre dAuguste Perret
Eglise Notre-Dame oeuvre dAuguste Perret
Eglise Notre-Dame oeuvre dAuguste Perret
Eglise Notre-Dame oeuvre dAuguste Perret
Eglise Notre-Dame oeuvre dAuguste Perret
Eglise Notre-Dame oeuvre dAuguste Perret
Eglise Notre-Dame oeuvre dAuguste Perret
Eglise Notre-Dame oeuvre dAuguste Perret
Crédit photo : Photo : Coyau Bâtiment : Auguste Perret (1874-195 - Sous licence Creative Commons
Propriété d'une association cultuelle

Période

1er quart XXe siècle

Patrimoine classé

L'église (cad. A 581p) : classement par arrêté du 29 juin 1966

Origine et histoire de l'Église Notre-Dame

L’église Notre‑Dame du Raincy, dite aussi Notre‑Dame‑de‑la‑Consolation, a été élevée à l’initiative de l’abbé Félix Nègre et réalisée par les frères Auguste et Gustave Perret, commencée en avril 1922 et consacrée le 17 juin 1923. Située avenue de la Résistance, sur la commune du Raincy en Seine‑Saint‑Denis, elle appartient à la paroisse locale et au diocèse de Saint‑Denis. Considérée comme la première église moderne construite en béton armé en France, elle est surnommée la « Sainte‑Chapelle du béton armé » et a été classée monument historique par arrêté du 29 juin 1966. L’édifice réunit des sculptures d’Antoine Bourdelle et des verrières conçues par la maître‑verrier Marguerite Huré, les parties figurées reposant sur des cartons de Maurice Denis. Parmi les dix grandes verrières, l’une, dite « La Vierge aux Taxis », illustre le souvenir de la victoire de l’Ourcq et du départ, en septembre 1914, d’une colonne des taxis de la Marne, en représentant taxis, soldats et généraux. Entre 1988 et 1996, le gros œuvre a fait l’objet d’une restauration dirigée par Benjamin Mouton ; la restauration des vitraux a été assurée par l’atelier Durand.
La décision de construire une nouvelle église tient au double contexte d’une paroisse en forte croissance et des conséquences de la loi de 1905 qui a confié le choix des architectes aux diocèses, et l’abbé Félix Nègre souhaitait un sanctuaire dédié à la Vierge commémorant la guerre de 1914. Malgré des moyens limités, un réseau de relations a permis le recrutement des Perret, de Bourdelle et de Maurice Denis ; le devis présenté par Auguste Perret, fondé sur l’emploi du béton et une standardisation poussée des éléments, a rendu possible une réalisation rapide et économique. La première pierre a été posée le 30 avril 1922 et les travaux, lancés en juin, ont conduit à l’inauguration l’année suivante par Monseigneur Gibier. L’église figure aussi parmi les stations du pèlerinage de Notre‑Dame‑des‑Anges.
L’architecture mêle références gothiques et solutions modernes : Perret adopte un plan basilical sans transept, adapté à une parcelle étroite et en pente, et fait le choix revendiqué du béton apparent pour l’ensemble des structures, y compris le voûtement en voiles minces. La composition intérieure associe une nef centrale et deux collatéraux, la lumière pénétrant par de grandes verrières enchâssées dans des claustras ; des colonnes galbées et cannelées, hautes de 11 m et d’un diamètre de 43 cm, soutiennent des voûtes surbaissées composées de fines coques de béton, renforcées par des nervures qui évitent le recours à des contreforts extérieurs. Le chœur, surélevé et clôturé, est flanqué d’autels secondaires et d’une chapelle dédiée à la Vierge ; Perret a aussi créé sous le maître‑autel un niveau en rez‑de‑jardin regroupant locaux techniques, sacristie, bureaux et salle de catéchisme. Le clocher‑porche, inspiré des tours‑lanternes médiévales et dominé par une silhouette pyramidale, s’élève au‑dessus de la nef et masque des volumes abritant l’orgue, une chapelle baptismale et une chapelle des morts, cette dernière portant un dallage et une inscription latine en hommage aux soldats de la Marne. Perret a enfin limité le nombre de modèles d’éléments préfabriqués — colonnes, claustras, garde‑corps — afin de maîtriser les coûts et d’assurer l’harmonie de l’ensemble.
Les vitraux, élément central du projet, développent une montée chromatique allant de tons froids à l’entrée à un bleu marial soutenu au sanctuaire, avec des façades latérales traitées en jaunes, roses et ocres. Marguerite Huré a réalisé en un peu plus d’un an l’ensemble des motifs géométriques et abstraits, introduisant l’art abstrait dans le vitrail religieux ; les parties figurées ont été exécutées d’après les cartons de Maurice Denis. Les verres ont d’abord été peints au vernis à froid sur verre blanc, puis, selon les façades, des reprises au plomb ou à la grisaille sur verre antique coloré ont été adoptées ; Huré a par ailleurs conçu un filet périphérique de perles blanches pour unifier et isoler les éléments. Au centre de chaque grande verrière se situe un vitrail illustrant un épisode de la vie de Marie, depuis l’Annonciation, la Visitation, la Nativité, les Noces de Cana — où figure Auguste Perret parmi les convives — jusqu’à l’Assomption, la Pentecôte et la Communion, les images historiques se mêlant ici au mémorial de la victoire de l’Ourcq. Les panneaux sont montés sur une trame carrée de 10 × 10 cm, interrompue pour les visages et les mains.
Le tympan au‑dessus du portail est orné d’une Pietà d’Antoine Bourdelle, œuvre commandée dans les années 1920 mais réalisée en bronze et installée le 19 septembre 1999 grâce à l’initiative de l’association RESTAURER l’église Notre‑Dame du Raincy. L’orgue transféré lors de la construction provient d’un instrument de John Abbey conçu pour Saint‑Louis du Raincy en 1875–1876 ; restauré en 1957 par Beuchet‑Debierre, puis à nouveau rénové après débat sur sa conservation, il a été réinauguré par Pierre Pincemaille le 17 octobre 2010.
La réception critique de l’église fut immédiate et internationale, suscitant commentaires et admirations dans la presse d’art et d’architecture ; l’édifice a aussi exercé une influence sur des projets ultérieurs et sur d’autres réalisations religieuses inspirées des solutions structurelles et décoratives mises au point par les frères Perret. Enfin, la durabilité du béton a posé des problèmes dès les années 1960 et des études menées depuis 1975 ont mis en évidence des défauts liés à la mise en œuvre et à la formulation du matériau, nécessitant des campagnes de restauration menées à partir de la fin du XXe siècle et poursuivies au XXIe siècle, notamment pour le clocher et les verrières, avec l’appui d’acteurs publics et privés.

Liens externes