Origine et histoire de l'Église Notre-Dame-au-Cierge
L'église Notre‑Dame‑au‑Cierge d'Épinal se dresse dans le quartier reconstruit du Boudiou et remplace la première église, construite en 1900 et détruite par les bombardements de 1944. La nouvelle église date de 1956 ; elle a été conçue par l'architecte Jean Crouzillard et consacrée le 12 octobre 1958. L'édifice, représentatif du renouveau de l'architecture religieuse, a reçu le label XXe siècle et est classé monument historique depuis 2011. Implantée sur l'axe nord‑sud du nouveau quartier, elle répond aux orientations de reconstruction et d'urbanisme qui ont redéfini la liaison entre la gare et le centre‑ville. Le plan forme un rectangle cantonné aux angles de quatre massifs de maçonnerie : celui du nord‑ouest abrite les sacristies sur quatre niveaux, celui du nord‑est sert de base à la tour du clocher et contient le baptistère. Le clocher hors‑œuvre, de plan circulaire, intègre le baptistère dans sa partie basse. La couverture est une lame de béton raidie par des poutres en béton armé, matériau choisi conformément aux recommandations de reconstruction. La façade, organisée en deux niveaux, présente au rez‑de‑chaussée un mur en moellon centré sur le portail et, au‑dessus, une verrière non figurative ; un auvent incurvé en béton surplombe le portail. Le portail, composé de deux vantaux coulissants en cuivre recouverts de plaques d'émail par Léon Leyritz en 1958, représente le Christ rayonnant et intègre de nombreux symboles ; il a été restauré et rendu à l'église en 2019. L'abside au nord est fermée par une vaste verrière figurative de Gabriel Loire qui occupe presque toute la hauteur du mur. Les façades latérales alternent en dents de scie des pans de béton et des vitraux, laissant largement passer la lumière. L'édifice mesure environ 55 m de long sur 32 m de large, pour une surface totale proche de 1 560 m2. À l'intérieur, seize colonnes délimitent la nef et les bas‑côtés ; au plafond, des poutres forment une série de losanges qui rappellent la structure de la verrière. Les vitraux latéraux, peu visibles depuis l'entrée, se révèlent progressivement en approchant du chœur, transformant l'espace de béton en une salle colorée et lumineuse. Le baptistère, installé à la base du clocher, comprend une vasque en pierre blanche coiffée d'un couvercle conique métallique manœuvrable par des poulies ; Léon Leyritz a réalisé sa décoration, qui comporte des scènes bibliques liées au baptême. La crypte, située sous le chœur, sert aux cérémonies de petite envergure ; son autel monolithique en marbre blanc est conservé depuis la création tandis que le reste du mobilier a été renouvelé en 1974 ; la statue de la Vierge du XVIIIe siècle a été déplacée de la crypte à l'entrée du chœur. La lumière constitue un élément majeur du décor : Gabriel Loire a réalisé l'ensemble des vitraux, principalement abstraits et dominés par des teintes de bleu et de rouge. La grande verrière du chœur, en un seul tenant et d'une surface de 180 m2, est la plus grande de France ; ses 396 panneaux losangés représentent la vie de la Vierge en dix‑sept scènes regroupées en trois cycles, lisibles de haut en bas en diagonale. Parmi les autres œuvres de Léon Leyritz figurent le chemin de croix en plomb, composé de quatorze stations où seules la première et la dernière figurent le Christ, ainsi que des appliques et la décoration du baptistère.
