Origine et histoire 
La collégiale Notre-Dame de Lamballe, dite Notre-Dame-de-Grande-Puissance, est une ancienne collégiale située à Lamballe, dans les Côtes-d'Armor ; elle est classée au titre des monuments historiques en 1848. Son histoire est étroitement liée à celle du château de Lamballe, dont elle formait une composante du système de défense ; le château, installé au nord de l'édifice, a disparu. Une chapelle dépendant du château est attestée dès la fin du XIe siècle, et la construction de l'église s'étend du XIe–XIIe siècle au XVIe siècle, avec des restaurations au XIXe. L'édifice juxtapose des éléments romans, du gothique rayonnant et du gothique flamboyant, et il fut fortifié au XIVe siècle ; le chevet et la façade sud conservent des dispositifs défensifs intégrés au château. Divers seigneurs et comtes de Penthièvre ont influencé sa construction : Geoffroy Botterel et ses successeurs, Alain de Penthièvre, Pierre Mauclerc, Guy de Bretagne, Jeanne de Penthièvre, Charles de Blois et d'autres ont commandité des campagnes de travaux et de fortification. Sous Charles de Blois, pendant la guerre de Succession de Bretagne, le chœur fut renforcé : tourelles, courtines crénelées, casemate et escaliers aménagés dans l'épaisseur des murs témoignent de cette intégration militaire. Marguerite de Clisson fit entreprendre des campagnes au XVe siècle, notamment la reconstruction du collatéral sud, l'exécution d'un jubé et l'installation d'une grande verrière de chœur aujourd'hui disparue. Après le démantèlement du château ordonné par Jean V, l'église conserva ses parties fortifiées et devint collégiale en 1437 avec la création d'un collège de six chanoines. Le clocher, plusieurs fois endommagé et reconstruit, fut rehaussé à la fin du XVIIe siècle ; la flèche de plomb qui l'avait autrefois couvert ne fut pas rétablie et fut remplacée par une terrasse. Aux XVIe et XVIIe siècles, des travaux ponctuels furent réalisés, notamment dans le collatéral nord et les chapelles, tandis que les conflits et les attaques autour du château occasionnèrent des dommages dont la collégiale sortit parfois éprouvée. La Révolution provoqua des dégradations intérieures importantes : statues et orgue furent détruits et l'église devint temple de la Raison. Au XIXe siècle, grâce à l'intervention d'historiens et d'architectes, de vastes opérations de conservation furent menées : la nef fut déconstruite puis rebâtie à l'identique entre 1850 et 1857, des murs de soutènement crénelés furent élevés le long du côté sud et une nouvelle sacristie fut bâtie en 1885 après l'effondrement de l'ancienne. L'édifice présente une composition complexe : portails nord et ouest romans, nef centrale et bras nord du transept datés des XIIe–XIIIe siècles, chœur et bras sud du transept du XIVe siècle, collatéral sud reconstruit au XVe siècle et pignons des chapelles nord relevant du XVIe siècle. La façade occidentale s'ordonne autour d'un portail à quatre voussures reposant sur colonnes engagées, avec chapiteaux sculptés de personnages romans, une fenêtre à deux lancettes et un pignon décoré d'un écu de Bretagne. La façade sud rassemble, d'ouest en est, les pignons tardifs des chapelles de la nef, le pignon du transept percé d'une fenêtre gothique, puis le bas-côté sud du chœur soutenu par puissants contreforts et une tour fortifiée communiquant avec le système défensif du chevet. Le chevet plat s'ouvre par une grande fenêtre du XIVe siècle encadrée de tourelles et de fenêtres de bas-côté, et conserve des échauguettes, guérites, parapets et logements pour les soldats. Le portail nord roman du XIIe siècle comporte six voussures en plein cintre reposant sur colonnettes jumelées et chapiteaux ornés de roses, de feuillages et de figurines. La nef, reconstruite au milieu du XIXe siècle à l'identique, présente de grandes arcades en arc brisé séparant le vaisseau central des bas-côtés ; la couverture est en berceau tandis que les bas-côtés sont voûtés en croisées d'ogives. Les grandes arcades reposent sur des colonnes à chapiteaux cylindriques d'influence normande ; certains arcs formerets et éléments gothiques datent du XIIIe siècle et des campagnes postérieures. La croisée du transept, voûtée en croisée d'ogives, supporte une tour extérieure à deux étages ; le transept nord est d'origine romane alors que le transept sud relève du XIVe siècle. Le chœur, entièrement voûté en ogives et construit en deux campagnes, présente des élévations nord et sud très distinctes, avec triforiums et réseaux variés, et des bas-côtés dont l'organisation diffère : le nord comporte trois chapelles séparées par des contreforts, le sud des chapelles séparées par des murs ajourés. La collégiale conserve ainsi un ensemble remarquable de styles et d'aménagements militaires et liturgiques, résultat de campagnes successives et d'adaptations aux contextes politique et militaire qui ont marqué la région.