Origine et histoire de l'Église Notre-Dame
L'église Notre-Dame d'Aigueperse, ancienne collégiale du Puy-de-Dôme, doit son importance aux liens locaux avec la seigneurie de Montpensier, qui ont favorisé son embellissement. La première construction remonte à 1016, mais l'édifice a pris sa forme définitive à la fin du XIIe siècle lorsque furent élevés le chœur et le transept ; elle est considérée comme le premier édifice gothique bâti en Auvergne. En 1165, Agnès, héritière de la maison de Thiers, donna les terrains nécessaires à son agrandissement, et en 1253 l'église fut élevée au rang de collégiale. Plusieurs peintures murales datées du XIIIe siècle y sont conservées. Dans l'état actuel, les bras du transept et une partie des chapelles rayonnantes remontent au XIIIe siècle, tandis que la chapelle rayonnante abritant le tableau de Ghirlandaio et une construction accolée au coin sud du transept et de la nef datent du XVe siècle. La tour des Nesson, en pierre de Volvic, fut édifiée grâce aux libéralités de Barthélemy de Nesson, châtelain d'Aigueperse et père du poète Pierre de Nesson ; ce dernier fit élever pour sa famille une chapelle en 1415. Une autre chapelle rayonnante, au sud-est, appartient au XVIe siècle. L'ensemble de l'édifice a fait l'objet d'une restauration complète en 1865 ; la nef et la façade ont été reconstruites en 1880 pour remplacer une nef rebâtie en 1734 après son écroulement lors de la nuit du 23 au 24 février 1727, sinistre qui avait nécessité 19 000 livres. Un nouveau clocher, placé au nord du transept, a remplacé en 1902 le clocher détruit à la Révolution. L'église fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le 30 janvier 1922, après un premier classement en 1904 qui ne concernait que le portail du XIIIe siècle et un tombeau. Le mobilier comprend notamment la Nativité, une huile sur bois peinte en 1490 par Benedetto Ghirlandaio pour Gilbert de Bourbon, comte de Montpensier et dauphin d'Auvergne. De nombreuses peintures murales ornent l'intérieur : dans le chœur se trouvent des représentations de la Trinité, des douze prophètes et des douze apôtres, des quatre évangélistes avec leurs symboles, ainsi que des allégories de l'église et de la synagogue ; le transept sud offre, quant à lui, des scènes telles que le Christ montrant ses plaies, le Calvaire et le couronnement de la Vierge.