Origine et histoire de l'Église Notre-Dame
L'église Notre-Dame d'Ambrières-les-Vallées, en Mayenne, est un édifice de la fin du XIe siècle qui conserve une tour, un clocher et une lanterne sur le transept ; elle était encore entourée de son cimetière en 1840. La paroisse possédait autrefois deux églises du XIe siècle : l'église paroissiale, dédiée à la Nativité de la Vierge, et une chapelle de la ville haute dont seule la crypte romane a été restaurée. La foire dite « de l'Angevine » rappelle le vocable de l'église, et la foire et assemblée de Saint-Michel témoignent d'un culte ancien en l'honneur de l'Archange. Sainte Anne était la patronne d'une chapelle annexée à l'hôpital au XVIIIe siècle, en 1710, et la fête de saint Auvé, ermite du VIe siècle, était célébrée à Ambrières au XIIe siècle. En 1120 la paroisse était le chef-lieu d'un doyenné correspondant au Passais manceau, statut qu'elle perdit lorsque le Passais normand et le Passais formèrent un seul doyenné. La confrérie du Rosaire existait certainement avant 1626, et peut-être dès 1606, date à laquelle Julien Moreau institua des messes pour le saint Nom de Jésus et pour la Sainte Vierge. À l'entrée du chœur se lit encore un texte gravé dans la pierre en dix quatrains, daté du XVe ou du XVIe siècle, qui reproduit le décalogue et atteste d'un usage pieux répandu ; la même tradition figure dans d'autres églises et a même été abrégée par Commines sur son tombeau. Pendant la Révolution, le curé Jacques-Claude Desnos, en poste depuis 1767, et son vicaire Joseph Deslandes refusèrent le serment schismatique et continuèrent leur ministère au péril de leur vie ; dans la nuit du 23 au 24 mars 1793, surpris chez Mlle de Romagné, le vicaire fut saisi, blessé mortellement et achevé sur le pont, tandis que M. Desnos poursuivit son apostolat. Mathieu Chantel, aumônier de l'hôpital, subit l'emprisonnement et mourut à Rambouillet le 14 janvier 1794. Lors de la séparation des Églises et de l'État, l'inventaire prévu le 2 février 1906 suscita des incidents : le receveur refusa d'accomplir sa mission, les premières tentatives d'intervention se heurtèrent aux portes fermées, et le 16 mars un sous-inspecteur fit ouvrir de force ; un grainetier fut arrêté, emmené à Mayenne, puis honoré à son retour par la population. L'intérieur a subi des restaurations après l'incendie de 1944 : les voûtes et les charpentes apparentes ont été réparées en 1949. Les principales sources consultées sont le Dictionnaire historique, topographique et biographique de la Mayenne d'Alphonse‑Victor Angot et Ferdinand Gaugain, ainsi que des articles de l'abbé Angot ; d'autres ressources disponibles incluent les inventaires et portails consacrés au patrimoine religieux et architectural, tels que Commons, Clochers de France, l'Observatoire du patrimoine religieux et la base Mérimée.