Origine et histoire de l'Église Notre-Dame
L'église Notre-Dame d'Audignon, dans les Landes, est un édifice religieux classé monument historique le 12 mai 1975. Fondée à la fin du XIe ou au début du XIIe siècle, elle se situe dans la vallée du Laudon, sur la voie limousine du chemin de Compostelle. À l'origine, l'édifice comportait une nef unique charpentée, un chevet voûté et un chœur absidial roman. Aujourd'hui, seuls le chevet et l'abside conservent intégralement leur état roman ; les guerres, des adjonctions et deux agrandissements ont laissé le chevet détaché devant deux collatéraux. L'abside, en moyen appareil régulier, est épaulée par deux colonnes et couronnée d'une corniche à boules portée par des chapiteaux et des modillons sculptés. Les chapiteaux à feuille d'eau de l'abside relèvent de l'école de Saint-Sever. L'arc triomphal de l'abside est porté par deux chapiteaux : celui du sud, de type syrien, représente l'Épiphanie, tandis que celui du nord figure une offrande votive. Au XVIe siècle, un clocher fut ajouté à l'ouest et, en 1550, le bas-côté sud ; le bas-côté nord date du XVIIIe siècle. Le bas-côté sud est voûté à liernes et tiercerons et la nef a été allongée lors des aménagements des XVe–XVIe siècles. Le clocher-porche, qui est un ancien donjon, ferme l'ensemble et présente à l'intérieur un portail ouvrant sur la nef avec jambages, colonnettes à listel reposant sur plinthe et banc en encorbellement. Un bandeau sculpté de grotesques masculins et féminins joint quatre voussures du boudin dans ce clocher-porche. À l'extérieur, la corniche ornée de modillons est soutenue par deux colonnettes partant du sol et terminées par des chapiteaux sculptés. L'intérieur conserve un riche décor sculpté roman avec chapiteaux historiés et plusieurs retables. La chaire en pierre est l'un des rares exemples de ce type conservés dans les Landes, aux côtés de celles de Saint-Aubin, de Brocas à Montaut et de Saint-Jean d'Aulès à Doazit. Un retable en pierre du chœur, de style gothique anglais et daté du début du XVe siècle, a été découvert en 1962 et classé monument historique en 1963 ; il se trouvait derrière un grand retable baroque doré et polychrome du XVIIIe siècle. Le retable de l'autel de saint Michel, à l'extrémité est du collatéral nord, date du XVIIIe siècle ; il mesure 5 m de haut sur 3,15 m de large et sa contretable porte un tableau de Jean-Baptiste Smets daté de 1777, le retable étant peut-être contemporain de ce tableau. Le retable de l'autel de sainte Catherine, à l'extrémité est du collatéral sud, a été exécuté par Raymond Lagarde "cadet", menuisier de Saint-Séverin, en 1848–1849 et s'inspire du retable de saint Michel.