Origine et histoire de l'Église Notre-Dame
L'église Notre‑Dame d'Huriel, située sur la commune d'Huriel dans l'Allier, est classée aux monuments historiques par la liste de 1862. Sa datation fait l'objet d'interprétations : elle est parfois attribuée au XIe siècle, d'autres sources la situant au XIIe siècle, et sa construction montre un changement de plan intervenu pendant les travaux ou peu après. L'édifice, de style roman, est bâti en granit de Jarges et associe plusieurs traditions architecturales. Il se compose d'un narthex, d'une large nef charpentée, de transepts flanqués d'absidioles et d'un chœur avec abside circulaire accompagné de deux demi‑absidioles. La croisée du transept est couverte par une coupole octogonale élevée sur pendentifs, surmontée d'un clocher octogonal inachevé dont la toiture est recouverte de bardeaux de châtaignier. Le narthex occupe toute la largeur de la façade et s'ouvre par trois arcs en plein cintre encadrés par des contreforts plats ; il porte une tribune éclairée par trois fenêtres disposées au‑dessus des arcs du rez‑de‑chaussée. Les pignons de la nef, des bras du transept et du chevet, qui dépassent les toitures, évoquent une influence auvergnate, tout comme le clocher octogonal aux arcades aveugles, rappelant des monuments comme Saint‑Nectaire ou Saint‑Saturnin. Des cordons de billettes autour des baies renvoient à l'influence limousine, tandis que des caractères berrichons se manifestent par la nef unique non voûtée, les secretariae entre l'abside et les absidioles et les « passages berrichons » permettant de communiquer entre transept et nef sans passer par le chœur. Le mobilier comprend deux tableaux — Le Christ et la Vierge apparaissant à saint François de Daniel Hallé (1671) et un tableau de l'école du Guerchin représentant Le Christ intronisant saint Pierre — ainsi qu'une grille de chœur en fer forgé du XIIe siècle ornée de spirales. Les fonts baptismaux, d'époque romane, sont en granit ; la cuve cylindrique porte un rebord décoré d'un cordon figurant une sorte de serpent sur lequel sont sculptés douze masques humains. On y conserve également le tombeau des seigneurs de Brosse, en grès et mutilé à la Révolution, provenant de l'ancienne église Saint‑Martin et renfermant les dépouilles de Pierre II, de Louis Ier († 1356), de Louis II († 1390), de leurs épouses et de plusieurs enfants ; le reste du gisant de Pierre II de Brosse est aujourd'hui conservé au musée Anne‑de‑Beaujeu de Moulins.
