Origine et histoire de l'Église Notre-Dame
L'église Notre‑Dame d'Orry‑la‑Ville est une église catholique paroissiale située au cœur du bourg, place de l'abbé Clin, dans le sud du département de l'Oise, en région Hauts‑de‑France, à la limite de l'Île‑de‑France et dans le Parc naturel régional Oise‑Pays de France. L'édifice est entièrement dégagé, facilement accessible depuis la rue d'Hérivaux qui arrive de la gare de La Borne Blanche (RER D), et la mairie se trouve immédiatement au nord. L'analyse stylistique rattache les parties les plus anciennes de l'église aux années 1160‑1170 ; auparavant existait près du cimetière une chapelle dédiée à saint Rieul et la cure du hameau de Géni, qui fut désertée au début du XIIIe siècle. En 1246 les revenus de la paroisse de Géni furent réunis à ceux d'Orry‑la‑Ville, et La Chapelle‑en‑Serval fut érigée en paroisse. L'influence de la cathédrale Notre‑Dame de Senlis se lit dans la sculpture et la modénature du chœur, qui présente une architecture de qualité des débuts de l'époque gothique, tandis que l'extérieur de l'abside en hémicycle conserve des traits romans. La genèse de l'édifice semble associer, dès 1160‑1170, une abside et une travée droite du chœur voûtées d'ogives et une nef de trois travées initialement non voûtée et dépourvue de bas‑côtés. Le clocher en charpente date du début du XIIIe siècle ; le bas‑côté sud a été ajouté au plus tard au début du XVIe siècle, puis la nef fut voûtée d'ogives dans le style gothique flamboyant et la chapelle de la Vierge fut créée au nord de la dernière travée de la nef et de la première travée du chœur. La sacristie, accolée au chevet entre la chapelle et l'abside, est voûtée en berceau brisé et comporte des éléments de style Renaissance dans son remplage. Dans l'ensemble l'église demeure un édifice modeste et sobre, les sculptures étant principalement concentrées au portail occidental et à l'intérieur du chœur. L'édifice a été inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du 21 mai 1970 et a fait l'objet de campagnes de restauration dans les années 1970–1980 puis de travaux menés avec l'association Concordia entre 2011 et 2013 pour reprendre les parties basses des murs et remplacer des pierres. Au début du XIXe siècle une petite flèche sommaire fut élevée sur la travée droite du chœur et la couverture fut refaite en ardoise ; la cloche actuelle, nommée Marie‑Émilie, a été fondue en 1871 par Hildebrandt. L'église a subi des incidents récents : un début d'incendie en octobre 2008 imputé à un court‑circuit, plusieurs autres départs de feu et une effraction avec vol en avril 2009, ce qui a conduit à la fermeture de l'édifice en dehors des offices. La paroisse a connu des remaniements depuis la Révolution ; aujourd'hui l'église Notre‑Dame fait partie de la paroisse du Saint‑Esprit du Serval et accueille une messe dominicale hebdomadaire, alternativement le samedi soir ou le dimanche matin selon les mois. Le plan de l'église est dissymétrique : une nef de trois travées, un chœur formé d'une travée droite et d'une abside en hémicycle, un bas‑côté au sud accompagnant la nef et la première travée du chœur, ainsi qu'une chapelle nord de deux travées et la sacristie à l'est de celle‑ci. À l'exception du bas‑côté sud, qui est plafonné, tout l'édifice est voûté d'ogives ; la nef est relativement sombre en raison de la disposition des baies et de la tribune occidentale. Les grandes arcades de la nef sont en arcs brisés simplement chanfreinés et reposent sur des piliers sans chapiteaux, traits qui traduisent un percement postérieur ; le voûtement flamboyant se reconnaît au profil prismatique des ogives et à des clés de voûte sculptées. La chapelle de la Vierge, très basse, présente deux travées voûtées en tiers‑point et des clés ornées de motifs floraux à l'esthétique flamboyante, tandis que les fenêtres y conservent des arcs en plein cintre. Le chœur montre des profils d'ogives et des chapiteaux finement ciselés mêlant feuilles plates et acanthe, un arc triomphal en tiers‑point et un doubleau intermédiaire ; l'abside comporte trois fenêtres en plein cintre et une litre funéraire restaurée portant les armes de la famille Oursin. À l'extérieur, la façade occidentale est rythmée par des contreforts et une haute lancette ; le portail occidental est l'élément le plus soigné, avec fines colonnettes, double archivolte et un tympan décoré d'une arcature polylobée en bas‑relief. Le chevet conserve un aspect archaïque avec des contreforts plats et des baies en plein cintre, tandis que la chapelle nord et la sacristie affichent des contreforts biais et des détails annonçant l'influence de la Renaissance. Le mobilier ne comporte aucun objet classé ; on y remarque un retable de la Renaissance abritant une Vierge à l'Enfant du XIVe siècle, des bas‑reliefs de retable (Flagellation et Résurrection) conservés après un vol et un autel de pierre attribué au XIIIe siècle dans la chapelle Saint‑Nicolas, ainsi que plusieurs dalles funéraires des XVIIe et XVIIIe siècles. Bibliographie et études anciennes citées informent l'histoire locale, notamment Louis Graves (1841), Eugène Müller (1894) et Dominique Vermand (2002).