Origine et histoire de l'Église Notre-Dame
L'église Notre‑Dame‑de‑la‑Nativité est une église catholique paroissiale située à Othis, en Seine‑et‑Marne (Île‑de‑France). Elle a été bâtie entre la fin du XVe siècle et la première moitié du XVIe siècle en réutilisant partiellement des maçonneries d'un édifice antérieur du XIVe siècle. Seules les clés de voûte et la façade occidentale richement décorée relèvent du style Renaissance. La façade, probablement achevée en 1573, compte parmi les plus remarquables de son époque dans le département. L'édifice lui‑même est modeste : à peine plus long que large et de hauteur limitée, il traduit une économie de moyens visible dans les piliers monocylindriques et l'absence de formerets. Classée aux monuments historiques par la liste de 1875, l'église est aujourd'hui affiliée au secteur paroissial Ouest‑Goële, dont le siège est à Dammartin‑en‑Goële, et les messes dominicales y sont célébrées de façon irrégulière, environ un samedi soir par mois à 18 h 30. Elle se situe rue Gérard‑de‑Nerval, face à l'avenue du 8 mai 1945, la façade donnant sur le carrefour ; au nord elle est bordée par un parking nommé place du 10 mai 1981, et le chevet et l'élévation méridionale ouvrent sur le parc de la mairie où se trouvent la mairie et des équipements culturels, dont l'espace Daniel‑Balavoine, logé dans l'ancien presbytère. L'église est ainsi libre de constructions mitoyennes mais l'élévation méridionale n'est pas entièrement dégagée. Elle est dédiée à la Sainte‑Vierge sous le vocable de la Nativité de Marie, célébrée le 8 septembre. Les historiens ont relevé diverses dates inscrites sur le portail et dans la façade; la plupart retiennent 1573 pour la façade, tandis que l'attribution à un architecte reste non établie. Une inscription indiquant la consécration du lieu le 9 mai 1599 par Guillaume Rose, évêque de Senlis, subsistait encore partiellement au début des années 1930. Sous l'Ancien Régime la paroisse relevait du diocèse de Senlis ; à la Révolution elle est rattachée au diocèse de Meaux avec les autres paroisses du département. L'édifice a connu un mauvais état au début du XXe siècle : en 1935 on signalait un mur occidental déporté et des voûtes poussées, et M. Bray avait reconstruit les parties basses du clocher pour en assurer la conservation. La municipalité a conduit une restauration complète entre 1984 et 1988. Régulièrement orientée, l'église présente un plan presque symétrique comprenant une nef de quatre travées prolongée par une abside à cinq pans, flanquée de deux bas‑côtés assez larges et terminée par un chevet plat ; la première travée du bas‑côté nord forme la base du clocher et une sacristie est accolée au chevet du bas‑côté sud. La nef, à deux niveaux d'élévation, n'est éclairée que par la rosace occidentale et indirectement par les bas‑côtés et l'abside ; l'ensemble est voûté d'ogives quadripartites et l'accès unique se fait par le portail occidental, la toiture couvrant nef et bas‑côtés formant un volume continu, le clocher étant relié au rampant sud par un appentis. La façade occidentale de la Renaissance couvre tout le mur occidental de la nef, sauf le contrefort gauche qui appartient au clocher antérieur, et son décor, réparti en trois registres, associe entablements, niches à statues, un portail surmonté d'un fronton, une rosace et une niche de pignon ; les motifs ornés se répètent à divers endroits selon une composition variée. Le portail en plein cintre, à un vantail et muni d'une petite porte, est cantonné de colonnes doriques cannelées dont l'un des cartouches portait jadis la date de 1573 ; le soffite est richement sculpté en demi‑relief et la corniche présente des oves et dards. L'archivolte comporte sept claveaux ornés et une intrados à motifs variés où figurent Dieu le Père, la Vierge, un saint et les symboles du tétramorphe ; des anges adossés aux piédroits et des écoinçons portant des instruments de la Passion inscrivent la composition dans un programme sculptural mêlant allusions passionnelles et vertus cardinales, et le fronton porte une scène mutilée évoquant une Pietà. Le clocher, implanté à gauche de la façade au‑dessus de la première travée nord, présente une bâtière flamboyante perpendiculaire à l'axe de l'édifice, trois niveaux de murs, une tourelle d'escalier octogonale et des modénatures rappelant le style flamboyant. Les élévations latérales et le chevet sont traitées plus rustiquement, en moellons irréguliers avec pierre de taille réservée aux contreforts et aux entourages de baies ; seule la fenêtre axiale du chevet offre un remplage flamboyant désormais en grande partie bouché par le retable. À l'intérieur, le revers de la façade reçoit un décor Renaissance ; le reste de l'espace se caractérise par un gothique flamboyant soigné mais trapu, avec des piliers monocylindriques appareillés en tambour, l'absence de formerets et des ogives et doubleaux aux profils simples. Les ogives et doubleaux se fondent dans des renflements de murs au niveau des piliers, les clés de voûte présentent des variantes — rosace de feuillages, clés pendantes sculptées dans le goût de la Renaissance, écussons ou médaillons portant des inscriptions liturgiques — et une niche pour la sainte patronne combine éléments flamboyants et renaissants. L'abside, à cinq pans, constitue un chœur modeste à un seul niveau d'élévation ; le doubleau d'entrée retombe sur des culots simples et l'ensemble dirige l'attention sur le maître‑autel et son grand retable ; une piscine liturgique subsiste dans le pan sud‑est. Le mobilier comporte huit éléments classés au titre des objets, dont le maître‑autel avec son tabernacle et son retable ainsi qu'un lutrin en fer forgé ; le retable du maître‑autel est classé depuis mai 1967 et l'ensemble maître‑autel et lutrin depuis octobre 1972, tandis que d'autres sculptures populaires et un grand crucifix dans la base du clocher ne sont pas classés. Parmi les dalles funéraires, trois effigies des XVIe et XVIIe siècles redressées contre les murs comprennent celles de Louise Lovet (d. 1587) et de David Le Roy (d. 1642), classées ensemble en février 1908 ; la dalle de Louise Herouet (d. 1584) est classée depuis avril 1907 et une plaque scellée au sol datée de 1652 est classée depuis février 1980. Par son exceptionnel décor de façade et par la coexistence d'éléments flamboyants et renaissants, l'église Notre‑Dame d'Othis représente un exemple cohérent d'architecture tardive où des campagnes de restauration ont permis de préserver l'essentiel du bâtiment et de son mobilier.