Origine et histoire de l'Église Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle
L'église Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle, située 25 rue de la Lune dans le 2e arrondissement de Paris, est une paroisse catholique construite de 1823 à 1830. Le bâtiment actuel est le troisième lieu de culte édifié sur ce site. Une première chapelle, longue de 26 m et large de 8 m, fut fondée en 1551 pour la population de la Ville-Neuve-en-Gravois et dédiée à Saint Louis et sainte Barbe ; elle fut détruite en 1590 lors du siège de Paris. Une seconde église, posée en 1624 et dédiée à Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle en souvenir de l'Annonciation, vit la reine Anne d'Autriche poser la première pierre du chœur en 1628 ; plus petite que l'édifice actuel, elle longeait la rue Beauregard, était séparée de la rue de la Lune par un cimetière et son clocher, qui subsiste, se situe à l'angle de la rue Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle et de la rue Beauregard. Érigée en paroisse en 1673, cette église fut transformée en bien national pendant la Révolution et vendue en 1797 puis rachetée par la Ville de Paris en 1803 ; elle fut finalement détruite en 1822. L'architecte Étienne-Hippolyte Godde reçut la commande de la reconstruction ; l'église actuelle, l'une des rares à être fondée sur pilotis avec Notre-Dame-de-Lorette, a été édifiée entre 1823 et 1830 et la nef occupe l'emplacement de l'ancien cimetière. La chapelle de la Vierge a été ajoutée en 1836 et le décor peint a été réalisé par Nicolas-Auguste Hesse et Abel de Pujol. Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle a été déclarée sainte patronne de la radio, des ondes, de la TSF et de la télévision, et la paroisse est aujourd’hui confiée au Chemin néocatéchuménal. L'église est classée au titre des monuments historiques depuis le 21 mars 1983.
De plan basilical néoclassique, sans transept ni déambulatoire, l'édifice présente une nef centrale terminée par une abside en cul-de-four et flanquée de deux bas-côtés ; il n'est pas orienté selon l'axe est-ouest traditionnel mais selon un axe nord-sud, le portail donnant sur la rue de la Lune et le chevet sur la rue Beauregard. La façade, d'une grande sobriété, comporte un péristyle formant porche avec quatre colonnes doriques surmontées d'un fronton triangulaire ; le clocher du XVIIe siècle a été intégré à la nouvelle construction au niveau du mur sud-est. La nef, couverte d'une voûte en berceau, est séparée des bas-côtés par des colonnes doriques reliées par des arcs en plein cintre. Au chœur a été creusé un baptistère octogonal accessible par sept marches, destiné au baptême par immersion et symboliquement lié aux sept péchés capitaux.
L'orgue actuel, conçu par le facteur John Abbey à la fin du XIXe siècle, a été restauré par Joseph Gutschenritter en 1950 puis par Jean-Marc Cicchero en 1988 ; les organistes en poste sont Jean-Luc Babigeon et Jérôme Bertier. L'église abrite de nombreuses peintures et sculptures remarquables : au chœur figurent La Vierge et l'Enfant entourée de saints par Cigoli (1601), L'Annonciation attribuée à Giovanni Lanfranco arrivée vers 1829, une Sainte Isabelle de France de Philippe de Champaigne et une peinture en grisaille d'Abel de Pujol de 1836 illustrant l'Apocalypse ; d'autres toiles italiennes sont également recensées. Dans les bas-côtés se trouvent notamment L'Assomption attribuée à Georges Lallemant, un Saint Pierre d'Alcántara du Frère Luc, des œuvres de Pierre Mignard, des peintures de Victor Schnetz et de Claude Vignon, ainsi que des voûtes peintes par Félix Villé et des vitraux dans la chapelle de la Vierge. Cette chapelle comporte un ensemble de dix peintures de Nicolas-Auguste Hesse relatant l'Annonciation et la Visitation. Parmi les sculptures, on note un Saint Jérôme en albâtre par Colin de Nole et une Vierge à l'Enfant en bois de l'école française du XVIIIe siècle.
Parmi les curés et figures paroissiales mentionnés, l'abbé Jacques-François Favre, curé depuis 1787, refusa de prêter le serment constitutionnel ; Jean-Baptiste Cornu fut nommé en 1818 prêtre chargé de l'administration des sacrements et eut ensuite une carrière ecclésiastique diverse ; sont aussi cités l'abbé Dumail, l'abbé Laudes en 1888, le père Antoine de Monicault nommé curé en 1989 et le père Diego Sánchez Alcolea nommé curé en janvier 2016. Le site est desservi par les stations de métro Bonne-Nouvelle et Strasbourg–Saint-Denis.
--paris-3eme.jpg)
