Origine et histoire de l'Église Notre-Dame de Brécy
L'église Notre‑Dame de Brécy, aussi appelée église Sainte‑Anne ou ancienne église de Brécy, se situe à Saint‑Gabriel‑Brécy, dans le Calvados, et date des XIIIe et XIVe siècles. Propriété privée, elle n'est plus utilisée pour les offices depuis la Révolution. Attenante au château de Brécy, son histoire est étroitement liée à celle de la propriété voisine. Jacques Le Bas fit aménager une porte donnant un accès privilégié à l'église ; un homonyme fut curé de 1662 à 1717. Le dernier curé exerça de 1751 jusqu'à la fermeture des registres en 1792 ; la paroisse disparut et l'église devint annexe de Saint‑Gabriel par le concordat de 1802. L'édifice fut vidé de son mobilier en 1811, connut des dégradations (fuites en 1821, effondrement du toit de la tour en 1886 puis de la nef quelques années plus tard) et fut jugé « sans intérêt et peu ancienne » par A. de Caumont, parfois présenté comme une ruine pittoresque. L'actrice Rachel Boyer fit réparer la toiture et nettoyer murs et pavages ; lors du débarquement allié en 1944 le village fut épargné par les bombardements, mais quand Jacques de Lacretelle et son épouse rachetèrent la propriété en 1955 le bâtiment nécessitait encore des réparations, reprises ensuite par l'académicien puis par Didier Wirth, propriétaire depuis 1992. L'église est classée au titre des monuments historiques depuis le 25 avril 1929.
Orientée nord‑est et épaulée par des contreforts, elle présente un porche en pierre percé de trois ouvertures en arc brisé. La nef comprend deux travées couvertes d'une simple charpente et est éclairée par des fenêtres en plein cintre dans les murs gouttereaux et par un oculus dans le pignon au‑dessus du porche. À la croisée du faux transept, une dalle funéraire du XVIIIe siècle marque la sépulture de Simon‑Pierre Le Vaillant, seigneur de Brécy. Le bras nord‑ouest, ancienne chapelle Sainte‑Anne, abrite le tombeau des Lacretelle ; la chapelle sud‑est, dédiée à la Vierge et située sous la tour, conservait encore au XXe siècle les tombes de plusieurs membres de la famille Le Bas. Cette chapelle est voûtée et sa clé représente un ange portant un écusson orné d'une fleur de lys.
Le chœur comprend trois travées éclairées par des fenêtres en plein cintre ; le mur plat du chevet est percé d'un triplet de fenêtres étroites et hautes. Une petite porte bouchée, décorée d'un quadrilobe et couronnée d'un rouleau d'archivolte à dents de scie, est visible seulement sur le mur nord extérieur. À l'intérieur, la voûte est soutenue par des croisées d'ogives reposant sur de fines colonnes ; les lambris anciens ont disparu et l'autel à colonnes torses admiré au XIXe siècle a été cédé au château de Vaussieux. La tour, flanquée d'une tourelle d'escalier, présente au rez‑de‑chaussée une fenêtre en arc brisé ornée d'un quadrilobe et de redents ; le logement des cloches au troisième niveau est éclairé par quatre hautes fenêtres en arc brisé et coiffé d'un toit en bâtière dont les lucarnes ont disparu.